Theo Hernandez, un passage de témoin douloureux

Il y a des phrases qui peuvent être vues comme prémonitoires. Celle de Lucas Hernandez en conférence de presse avant le début de la Coupe du monde, en est une. "Être dans une Coupe du monde ensemble, c'est incroyable. Si c'est à moi de jouer, je serai très content et très fier. Mais si c'est lui qui est titulaire, je serai peut-être même encore plus heureux", déclarait le joueur du Bayern Munich il y a quelques jours. Ironie du sort ou caprice du destin, Lucas ne sera resté qu'une dizaine de minutes sur la pelouse du Al Janoub Stadium, contre l'Australie. Victime d'une rupture des ligaments croisés sur un mauvais appui, l'ancien joueur de l'Atlético a fait ses adieux à la compétition, laissant le champ libre à son petit frère, Theo.

Pour sa première Coupe du monde, il y a meilleure façon de commencer que de voir son grand frère sortir sur une grave blessure. Mais le joueur de l'AC Milan a su faire abstraction. Et hormis quelques erreurs défensives, Theo Hernandez a su faire le boulot et se montrer dangereux offensivement, comme à son habitude. Mais vient maintenant le plus dur pour le jeune latéral gauche des Bleus. Confirmer au plus haut niveau, dans une équipe pas épargnée par les blessures depuis plusieurs jours.

Un lourd poids à porter

Mais d'ores et déjà, les premières questions se posent quant à la capacité à de Theo Hernandez de tenir la cadence et d'être le parfait égal de son frère Lucas. Il faut dire que le joueur du Bayern, ultra agressif, solide et solidaire, est une énorme perte pour les Bleus. "Je suis extrêmement peiné pour Lucas. Nous perdons un joueur important", déclarait Didier Deschamps au sortir de la rencontre. Le plus grand des Hernandez avait été l'une des valeurs très sûres de l'équipe de France en 2018, et chaque fois qu'il a été disponible en bleu.

C'est son champion du monde de grand frère que Theo doit remplacer. Pour autant, le joueur de l'AC Milan a aussi des qualités à faire valoir. À l'inverse de son Lucas, c'est offensivement qu'il se sent plus à l'aise. Joueur avec une forte personnalité, Theo a montré en Italie pourquoi il méritait d'être dans le groupe France pour cette Coupe du monde. Reste à savoir désormais si le très très haut niveau lui sied parfaitement. Parce que si les Bleus se trouvent dans un groupe plus qu'accessible, cela devrait rapidement se corser après la phase de groupes. Le plus petit des Hernandez aura-t-il les épaules assez larges pour assurer la relève de Lucas ?