Janny Sikazwe se sentait mal avant le rencontre de la CAN
Il a été un personnage marquant de cette CAN. Janny Sikazwe, arbitre du match Mali-Tunisie avait défrayé la chronique en arrêtant deux fois la rencontre avant son terme. Depuis cette fameuse journée du 12 janvier, il n’avait pas encore pris la parole pour justifier ses décisions. Interviewé par le journal l’Équipe, ce mardi 1er février 2022, il est revenu sur cet épisode.
Janny Sikazwe affirme ne pas s’être bien senti avant le coup d’envoi de la partie comptant pour la première phase de la CAN. "Quand je suis arrivé à Limbé, il faisait très chaud, avec un taux d'humidité terrible, de plus de 80%. Dès mon échauffement, c'était dur. J'avais beau prendre de l'eau, j'avais l'impression d'avoir toujours aussi soif. Et ça s'est détérioré au fil des minutes, se souvient l'arbitre. À la pause, on a attendu qu'on nous ouvre la porte du vestiaire. J'ai pris le temps de relaxer mes jambes et quand on nous a ouvert, j'ai pu me restaurer."
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"J'étais confus et je ne me rendais pas bien compte"
Si le taux d’humidité et la chaleur semblent l’avoir perturbé, il en dit également plus sur la façon dont il a vécu le match. "J'ai commencé à perdre mes repères. J'étais confus et je ne me rendais compte de rien. Je n'entendais plus mes assistants qui ont dit qu'ils essayaient de me joindre, de m’aider, car ils voyaient que quelque chose n'allait pas. Je n'ai même pas eu l'impression qu'ils me parlaient, je n'en ai aucun souvenir. Même aujourd'hui, je ne vois toujours pas. C'est la première fois que je ressentais ça dans ma carrière", raconte le sifflet zambien.
Alors que cette CAN a été entachée de nombreux épisodes détonants, Janny Sikazwe avoue ne pas avoir apprécié les railleries dont il a été victime sur les réseaux sociaux. "Ce n'est pas simple de voir tout ce qu'il s'est dit sur vous mais c'est la vie, alors que c'est une situation particulière que je n'avais jamais vécue. J'ai été déçu d'entendre tout ça mais c'est moi qui suis le premier frustré de ce qu'il s'est passé. Je ne voulais pas spécialement revoir ce match."
Enfin, l’arbitre zambien a expliqué combien la situation aurait pu dégénérer pour lui. Envoyé à l’hôpital par la Confédération Africaine de Football le lendemain pour y subir une batterie d’examens, il a appris être passé tout proche de la mort. "Ils ont appelé ça un coup de chaud, mais ça aurait pu être bien plus grave. A cinq minutes près, je pouvais tomber dans le coma. J'aurais pu rentrer dans un cercueil. Car c'était dangereux ce qu'il s'est produit. Ma chance, c'est que je suis en bonne santé", souffle l'arbitre. Trois jours plus tard, j'ai repassé des tests de condition physique et tout était normal. Je n'avais aucune séquelle."