Le monde du football n'a pas été épargné ces derniers mois par la pandémie de Covid-19. Et alors que l'épidémie connaît un nouveau rebond, cela a donné naissance à un scénario totalement fou lors de la rencontre de D1 portugaise entre Belenenses et Benfica. La fédération de football du pays est désormais sous le feu des critiques.

Belenenses s'est présenté sur la pelouse avec seulement 9 joueurs disponibles !

Cette rencontre s'annonçait déjà déséquilibrée sur le papier entre le leader de la Liga NOS (Benfica) et le 16e du classement. Mais les circonstances du match l'ont rendu grotesque. En effet, le petit club de Belenenses s'est retrouvé incapable d'aligner une équipe complète en raison d'une flambée de cas de Covid-19 au sein de son effectif. 14 joueurs étaient soit positifs au Covid-19, soit à l'isolement. Belenenses n'a ainsi pu aligner que 9 joueurs disponibles sur le terrain. Parmi eux ? Un gardien remplaçant, aligné comme joueur de champ.

L'équipe de Belenenses contre Benfica, avec seulement 9 joueurs. Icon Sport
L'équipe de Belenenses contre Benfica, avec seulement 9 joueurs. Icon Sport

Dès la première minute de la rencontre, le club de Belenenses s'est retrouvé mené au score. A la pause, le score était sans appel : 7-0. Les joueurs étaient d'ailleurs presque livrés à eux-mêmes puisque l'entraîneur et une partie du staff étaient aussi à l'isolement ! Au début de la seconde période, seulement 7 joueurs étaient encore sur le terrain pour les visiteurs, qui refusaient de reprendre. Une blessure (simulée ?) à la 48e minute a sifflé la fin d'une rencontre apocalyptique. En effet, Belenenses ne pouvait alors plus aligner que six joueurs, ce qui contrevient aux règles du football. La rencontre s'est donc terminée sur un forfait, équivalent à une défaite 3-0.

L'équipe de Belenenses contre Benfica, avec seulement 9 joueurs. Icon Sport
La blessure (simulée ?) d'un des 7 joueurs restants de Belenenses a mis fin à la rencontre. Icon Sport

Le président du club éructe contre la Fédération

La fin du match sifflée ne devrait pas mettre fin aux débats au Portugal. Très vite à l'issue de la rencontre, Rui Pedro Soares, le président de Belenenses, a chargé la Ligue portugaise. "Nous avons communiqué que nous ne souhaitions pas jouer cette rencontre. On nous a répondu qu'on avait huit joueurs aptes à jouer et que le fait de ne pas comparaître pourrait être considéré comme une absence injustifiée." "Une honte", pour Rui Pedro Soares, qui a tout même salué la dignité des "joueurs contraints de jouer."

L'équipe de Belenenses contre Benfica, avec seulement 9 joueurs. Icon Sport
Rui Pedro Soares, le président de Belenenses, lors du match de la honte contre Benfica. Icon Sport

Alfonso Sousa, un joueur de Belenenses absent à cause du Covid-19, a aussi déploré le scénario de cette rencontre sur les réseaux sociaux.

"Le football n'a de couleur que s'il a de la concurrence. Le football n'a de couleur que s'il a une vérité sportive, le football n'a de couleur que lorsqu'il est un exemple de santé publique. Aujourd'hui, le football a perdu sa couleur."

Alfonso Sousa, sur Twitter

Bernardo Silva, la star de Manchester City et ancien de Benfica, a lui aussi fait part de son incompréhension sur Twitter.

"Qu’est-ce que c’est que ça ? Suis-je le seul à ne pas comprendre pourquoi le match n’a pas été reporté ?"

Bernardo Silva sur Twitter

Benfica soutient Belenenses

Le club de Belenenses a été soutenu par son rival du soir. C'est Rui Costa, récemment nommé président de Benfica, qui a ainsi dénoncé "une page noire pour le football portugais." Il a aussi souligné que son club aurait été forcé de prendre part à cette rencontre. Le public du stade a lui aussi chanté pour dénoncer une "honte".

L'équipe de Belenenses contre Benfica, avec seulement 9 joueurs. Icon Sport
Rui Costa dénonce une "page noire" pour le football au Portugal (IconSport)

Du côté de la Ligue du Portugal, aucune réaction officielle n'a encore été communiquée. Mais selon une source du média O Jogo, les autorités affirment qu'aucune demande officielle n'aurait été faite pour reporter la rencontre.