Adversaires du Paris Saint-Germain demain soir, le Bayern Munich est encore invaincu en 2023. Si la machine tourne aussi bien, c'est aussi et surtout parce que ses cadres sont en pleine bourre. C'est par exemple le cas de Joshua Kimmich qui enchaine les bonnes prestations. Au fil du temps, il est devenu un élément indéboulonnable du onze bavarois, alternant le très bon au milieu, et le très bon dans le couloir droit. Couteau suisse de Julian Nagelsmann, il est surtout celui qui dicte le jeu. Dans un entretien avec France Football publié sur L'Equipe, il revient sur sa manière de voir le jeu, de le comprendre et de l'entreprendre.
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Joshua Kimmich, l'homme à tout faire
Avant de débuter les rencontres, Joshua Kimmich explique qu'il discute longuement avec Julian Nagelsmann de son positionnement sur le terrain. Son entraineur veut qu'il soit partout, en étant proche de chaque ligne sans être partie intégrante de celles-ci. "L'entraîneur me parle beaucoup de mon positionnement et me demande de ne pas décrocher trop bas. L'idée, c'est que je sois proche de tout le monde à la fois, que je puisse faire la connexion entre nos lignes. Il utilise souvent le terme allemand «Anschluss» (lien, en français). Tout est question d'équilibre. L'endroit où je me trouve sur le terrain, c'est le plus important : c'est ce qui me permet de toucher des ballons et d'établir les bonnes connexions. Parfois, on joue avec deux milieux défensifs, parfois avec deux numéros 8 au-dessus de moi. Cela a un petit impact sur ma manière de jouer mais, globalement, la ligne directrice est simple : être au centre du jeu."
Aussi, le numéro 6 du Bayern Munich révèle qu'il a pris en leadership à force d'être au centre du jeu. "On doit se «coacher» entre nous, bien sûr. Ce sont des petits détails pour essayer de s'aider. Prenons un exemple : on ne presse pas de la même manière deux défenseurs centraux qui jouent proches l'un de l'autre et deux axiaux qui jouent écartés. Les instructions que je vais donner à Thomas Müller au niveau du pressing peuvent ainsi varier. Il y aussi la manière de le faire. Quand j'étais plus jeune, j'étais légèrement plus négatif, parfois colérique."
L'importance de sa vision de jeu et du feeling qu'il a avec l'équipe
Joshua Kimmich est sans conteste l'un des meilleurs joueurs à son poste. Pour expliquer cela, il considère que son implication dans la tactique de ses entraineurs successifs et le principal point à travailler. Face aux blocs bas, par exemple, il sait trouver la faille. Mais le plus rapidement possible. "La plupart du temps, c'est un feeling. Le principal, c'est de décider très, très vite. Souvent, mon comportement va dépendre de celui de mes coéquipiers. Si je vois quelqu'un attaquer un espace, je vais essayer de le toucher. Je suis du genre à tenter les passes risquées. Quand il y a une chance de créer une grosse occasion pour nous, je tente. D'autant que les conséquences d'une perte de balle dans le dernier tiers sont souvent moins importantes qu'ailleurs."
Enfin, il explique avoir besoin de ressentir ce dont ses coéquipiers ont besoin. "Avec Pep Guardiola, on cherchait plutôt le contrôle et donc à limiter les erreurs. De manière générale, il y avait un peu moins de passes risquées. Avec Hansi Flick et Julian Nagelsmann, je peux prendre un peu plus de risques. Ça dépend aussi du contexte du match, si l'on doit le contrôler ou l'enflammer un peu. Mais c'est un vrai sujet pour moi, cette notion d'équilibre. Tu dois être capable de ressentir ce dont ton équipe a besoin. Parfois, c'est difficile de décider. Je fais de mon mieux." Un joueur hors pair qui peut expliquer pourquoi il l'est, donc.