Vers une phase finale chaque été
C’est un vieux serpent de mer qui vient de refaire surface. Au cours d’un entretien accordé au journal L’Équipe et paru ce vendredi 3 septembre, Arsène Wenger, Directeur du développement du football mondial au sein de la FIFA détaille son projet de réforme du calendrier international. L’ancien coach d’Arsenal explique notamment travailler à l’organisation d’une grande compétition (Coupe du monde et championnats continentaux) tous les ans. Pour ce faire, il envisage un regroupement des périodes dédiées aux qualifications (en octobre et mars). L'ancien coach en est certain, une telle réforme générerait plus de spectacle et d’attente, sans pour autant forcer les joueurs à disputer plus de matchs.
Wenger ne veut "que des compétitions qui ont un véritable sens"
Arsène Wenger est d'abord parti d’un constat : "j’ai toujours été plus heureux de me lever quand je savais que je verrai un beau match le soir". Alors, quand le Français a quitté Arsenal après 22 ans de bons et loyaux services en 2018 pour intégrer la FIFA au poste de Directeur du développement du football mondial, il a commencé à réfléchir. Au-delà de la formation et des règles du football, l’ancien sage des Gunners s’est aussi penché sur le calendrier des compétitions. Et après des mois de réflexion, consultation et projection, Wenger est arrivé à la conclusion suivante, il faut "améliorer la fréquence des compétitions en n’organisant que des compétitions qui ont un véritable sens."
Les qualifications en octobre et mars, les grands tournois en été
Concrètement, Wenger veut ainsi supprimer les cinq fenêtres internationales qui existent actuellement (septembre, octobre, novembre, mars et juin) afin de ramasser les matchs de qualifications en octobre et mars. Pendant ces deux périodes, les joueurs seraient entièrement concentrés sur leur sélection et le football de club serait mis entre parenthèses. Wenger l’assure, un tel système conduirait "à une plus grande visibilité du calendrier, une plus grande simplicité pour les clubs, et moins de problèmes à résoudre pour les sélections."
- À lire aussi : Les nouvelles règles détonantes envisagées par la FIFA pour révolutionner le football
À la fin de chaque saison sportive, Wenger veut aussi "proposer une Coupe du monde et des championnats des confédérations." Quand est évoquée la crainte de voir le nombre de matchs encore se multiplier, le Français réplique et assure qu’un tel système garantirait un "repos obligatoire après les phases finales de vingt-cinq jours minimum" aux joueurs et précise que cela permettrait surtout de réduire "les voyages transcontinentaux" générateurs de fatigue.
"Les clubs ont tout à y gagner" assure Wenger
L’ancien entraîneur de Monaco veut faire la chasse aux matchs "qui ne stimulent pas". Ces rencontres amicales et de qualification qui, croît Wenger, n’intéressent que peu les fans dans "une société qui demande de plus en plus de matches à forts enjeux et à forte émotion, et de plus en plus souvent." Alors que l’UEFA a créé la Ligue des Nations et modifié le format de la Ligue des champions, la FIFA veut s’engouffrer dans cet élan de réforme pour proposer toujours plus de matchs qui comptent. Pas d’intérêt financier assure Wenger, simplement "l’amélioration de la qualité du jeu et des compétitions."
Le Directeur du développement assure enfin avoir le soutien de plusieurs anciens joueurs et pense pouvoir obtenir celui des clubs "qui auront les joueurs rien que pour eux pendant sept mois au minimum. Ils ont tout à y gagner" clame-t-il. S’il espère entériner ce projet dès décembre, l’ancien défenseur sait qu’une telle réforme nécessitera probablement plus de temps. Avec, dans son esprit, la volonté "d’entrer en action en 2028" après la Coupe du monde 2026 aux États-Unis, Mexique et Canada.