Fin de la conférence de presse de Jean-Louis Gasset et de Pablo Longoria.
Sur l'implication de McCourt
"La situation est claire. On parle de stabilité, mais il faut être pragmatisme à deux tiers du championnat. Il ne faut jamais dire "ah, la saison va mal se finir". Cela ne va pas avec cette institution. Il faut faire le maximum pour pouvoir se regarder dans le miroir. Avec Frank McCourt, je vais être clair. Un club de football n'a pas un seul modèle de propriétaire. Je parle avec lui toutes les semaines. Il a un conseil de surveillance avec qui je parle 4h par semaine. Dédier 4h par semaine, c'est quelque chose que je n'ai jamais vu dans le monde du football. On a discuté pendant 2h30 de la nuit de dimanche à lundi. Lundi matin, pareil. Ca, c'est de l'engagement."
Sur une possible fin de cycle
"Je le disais dans les bons moments, et je le dis encore maintenant. La crédibilité vient des résultats sportifs. Je suis le premier à me remettre en question. Est-ce que je serai ici ? Oui. Je souhaite rester ici, j'aime être ici. Je me rends compte que beaucoup de gens parlent de moi sans me connaître.
"J'ai beaucoup d'énergie. Il y a des moments de déception, parce qu'il y a plusieurs coups durs. Mais je veux bien terminer notre saison. Je veux chercher à canaliser les énergies des salariés du club. L'autre objectif, c'est avoir la détermination de construire quelque chose. Il y a eu des erreurs. On en commettra encore, mais c'est comme ça."
Sur le choix de Gasset
"Le choix de Tessier ? Je vais laisser le coach répondre. Vous connaissez M.Tessier ? Non. Notre entourage, parfois, cherche à changer la vérité. Parce qu'on aime diviser. Stéphane Tessier, je l'ai choisi personnellement. Et j'ai une grande confiance en lui. Et on cherche à trouver une division. Pour destabiliser le club ? Ce n'est pas juste. Stéphane Tessier manage très bien les jeunes. On travaille à différents niveaux. Je suis le président, j'ai pris la décision de prendre Jean-Louis Gasset."
Sur la valse des entraîneurs
"On doit réfléchir à ça. C'est factuel. On se retrouve avec trois entraîneurs qui démissionnent. C'est le premier changement que l'on décide de nous-mêmes. Il y a des différentes questions. Il y a d'abord la pression qui existe dans ce club. C'est un club magique, mais tu as besoin d'un maximum d'énergie. Mais c'est comme ça, on doit s'adapter. On doit trouver la stabilité. C'est un club instable, historiquement. C'est à nous de trouver la stabilité qui nous donne des résultats, lesquels peuvent rester dans le temps. On travaille pour trouver des solutions. Hier, après ma discussion avec Gennaro, j'ai voulu trouver une stabilité pour la saison prochaine. On doit établir un modèle de jeu qui doit perdurer. Il faut que le club ait une stabilité. C'est important pour notre avenir. On y travaille déjà."
Sur Benatia et Clauss
"Il y a trois questions en une. J'ai pleinement confiance en Mehdi Benatia. C'est une personne qui nous donne beaucoup. L'UNFP ? Je n'ai pas apprécié le communiqué. Il faut être sérieux. Un communiqué ne s'écrit pas comme ça. Le sérieux, c'est de répondre au téléphone. Aucune réponse après trois tentatives. Le sérieux, c'est aussi écouter. Ce n'est pas bien de profiter d'une situation sportive pour tirer profit dans ton syndicat. Et je n'ai rien contre ce syndicat. Ici, à l'OM, il y a les joueurs, les coachs et l'insitution au-dessus de tout. Je vais mettre fin à la polémique Jonathan Clauss. Quand un président parle en conférence de presse, c'est terminé. Je ne veux pas voir dans un journal un article totalement faux trois jours après. Parler d'un joueur avant un match ? Ce n'est pas la meilleure chose à faire, je l'avoue. Ce n'est pas la même façon de communiquer quand il est joueur, agent, et conseiller sportif. Son potentiel est énorme. Mais il faut aussi se mettre dans la tête des gens. Quand on dit qu'il menace des joueurs, des agents... qu'est-ce qu'il faut faire ? C'est injuste, et je n'aime pas accepter des choses injustes. Mehdi est important pour le club."
La crainte du Vélodrome ?
"La chose la plus importante, c'est qu'un supporter, il a raison de montrer ses émotions. C'est une règle du football. En même temps, je ne veux pas demande quelque chose. On a une dette envers nos supporters. C'est important de ne pas avoir peur. On doit ramener avec nous nos supporters. En football et à l'OM, c'est la passion. Si tu donnes, les supporters vont donner. C'est normal qu'ils nous demandent plus."
Au tour de Pablo Longoria
Un message aux supporters de l'OM
"Ne vous découragez pas. On a besoin de vous. Tout est possible si on est ensemble. On peut faire une bonne fin de saison. Il faut avoir l'espoir de la vie. Voilà ce que je leur demande."
"C'est trop tôt pour parler du système. Vous prenez les joueurs importants, vous les mettez dans les meilleures positions, et vous construisez là-dessus. Balerdi est suspendu. On fait quoi ? Contre Montpellier, Clauss est suspendu. On fait quoi ? Je vais jouer avec les forces de l'équipe. Veretout revient de blessure, il travaille avec le groupe, c'est une très bonne nouvelle. Mais on travaille au jour le jour. Vous avez toujours ou un blessé, un suspendu ou un futur suspendu."
Comment il a senti le groupe
"Je peux pas vous dire mon emploi du temps de ce matin. J'ai parlé avec le maximum de gens. Mais tout le monde est important. Il faut dire bonjour à tout le monde et parler aux joueurs importants. Mais il faut aussi parler aux autres, à ceux qui peuvent être importants."
"Si on arrive à trouver ce petit plus. Le maître mot, c'est la confiance. Et la communication. Il doit y avoir des joueurs qui doivent prendre le leadership. Tout existe dans le football. Il faut y croire."
Les coulisses de son arrivée
"J'ai été contacté dimanche vers 23h30. On m'a laissé la nuit de réflexion. Cela a été très bref. Lundi matin, je devais dire si je venais ou pas. Et j'ai dit 'je viens'. Il fallait que je rencontre ma famille, mes enfants, ma mère. C'est le football qui véhicule ma vie. Ce sont les challenges qui me font avancer. Plus ils sont durs, plus j'y vais. Je veux finir ma vie sans avoir de regrets."
Sur la qualité de son groupe
"On va essayer de faire la meilleure fin de saison possible. C'est tout ce que je peux vous promettre. J'ai vu les joueurs dans un passé récent être beaucoup plus forts. C'est pas qu'ils se la racontent mais..."
Sur la pression
"Je sors de la Côte d'Ivoire. Je sais que la pression est forte, mais ici c'est une ville. Là-bas c'était un pays."
Sur l'aventure avec la Côte d'Ivoire
"J'ai travaillé deux ans avec la Côte d'Ivoire. J'ai passé deux années magnifiques. La compétition a démarré par le match d'ouverture où on a gagné, et après on a eu un trou de cinq jours. Après le 4-0, j'ai dit à mon président 'je peux pas accepter ça'. Une humiliation. J'ai pensé que c'était la meilleure décision de démissionner. J'ai un goût d'inachevé, bien sûr, mais j'ai pris je pense la bonne décision."
Sur l'avenir
"Je vis l'instant. Je kiffe l'instant et après je verrai."
Les objectifs à remplir
"Faire un bon parcours en Coupe d'Europe, contre le Shakhtar. Et en championnat, retrouver une place plus alléchante qu'une neuvième place. On ne demande pas l'impossible. Cela me paraît très cohérent si tout le monde retrouve son niveau et tout le monde fasse l'union sacrée. On est dans une période où les résultats sont difficiles, mais tout est possible. C'est aux joueurs de faire plus."
Sur son âge et son énergie
"En parlant des grands. Est-ce que l'on s'est posé la question sur Wenger, Ferguson ? Je ne me compare pas à eux, je parle de l'âge. L'âge, c'est ce que vous avez dans la tête. Je n'ai pas l'impression d'avoir 70 ans. Je suis à fond dans le projet. J'ai quatre mois de ma vie, pour réussir un défi. Il n'y a pas que le talent, il y a aussi le mental. Depuis ce matin 8h, je n'ai pas arrêté de parler. Pas une minute. Le plus important, ce sont les joueurs. Ils étaient étonnés que je leur raconte à chacun une petite anecdote. Avec chacun, j'avais un petit truc. Un petit truc qui donne confiance. Le discours, c'était : ouvrez les yeux. Il faut qu'il y ait une prise de conscience. En 72h, on peut tout renverser. Tout est possible en football."
Les leviers à activer
"Ils ont commencé ce matin. J'ai vu le groupe avec le président. J'ai parlé, j'ai dit pourquoi j'étais là. J'ai réussi avec des groupes moins forts. Le mental, dans la vie, c'est 80% de la performance. Je leur ai dit que la vie était belle, qu'ils étaient à l'OM, qu'il fallait faire un peu plus chacun. Que chacun se regarde dans la glace. C'est mental. Ce sont des gens qu'il faut rassurer. Mon travail est celui-ci."
Gasset explique son choix
"L'excitation. J'ai regardé le match de dimanche, et je cherchais à comprendre. On se met dans la tête de tout entraîneur. J'ai vu la conférence de presse de Gennaro, pour qui j'ai beaucoup de respect. Et quand je l'ai vu dire que son équipe n'avait pas d'âme et qu'il n'avait plus les clés, je me suis revu. On m'a demandé si j'acceptais, sur quatre mois, de changer la situation, de remettre Marseille là où il doit être. Ca m'a paru un challenge possible, parce que l'effectif est de qualité. La seule différence avec mes challenges précédents, c'est qu'il n'y a pas de mercato. Il faut faire le mercato à l'intérieur du groupe actuel. Il faut travailler sur le psychologique pour comprendre pourquoi ils sont moins au niveau."
Pourquoi Gasset
"Il fallait de l'expérience, une personne qui connaît le championnat. Un changement de mentalité. Quelqu'un capable de changer un groupe de personnes. C'est pour ça que l'on a identifié Jean-Louis."
Longoria prend la parole
"Bonjour à toutes et à tous. Tout d'abord, je tiens à remercier le travail de Gennaro Gattuso. Il est venu dans un moment très difficile et je tiens à la remercier. J'assume mes responsabilités comme président de l'OM. J'ai ma part de responsabilités sur la situation actuelle. On doit chercher à faire le maximum pour réussir notre saison. Je tiens à le préciser. C'est pour ça que l'on a pris la décision d'embaucher Jean-Louis. Avec la dynamique de résultats, il fallait prendre une décision et changer la dynamique. Il est l'homme idéal pour avoir un déclic. C'est pas facile de changer pendant une saison. C'est toujours compliqué en milieu de compétition."
Les deux hommes sont enfin là.
Jean-Louis Gasset et Pablo Longoria se font encore attendre. Mais leur arrivée ne devrait plus tarder.
Ce mardi 20 février, l'OM a annoncé l'arrivée de Jean-Louis Gasset au poste d'entraîneur sur son site officiel. Le Montpelliérain s'est engagé jusqu'en juin 2024 avec le club phocéen. Il sera accompagné par Ghislain Printant et Nicolas Girard dans son staff.
Sans poste depuis son départ brutal de la sélection de la Côte d'Ivoire durant la Coupe d'Afrique des Nations 2023, Gasset retrouve un banc et va connaître sa troisième expérience sur le banc d'une équipe de Ligue 1 après Montpellier (2017), Saint-Etienne (2017-2019) et Bordeaux (2020-2021).
Suivez en notre compagnie la conférence de presse de présentation du nouvel entraîneur de l'Olympique de Marseille, Jean-Louis Gasset. Il sera accompagné, dès 16h, de son président, Pablo Longoria.