En Ukraine, le football est de retour

Six mois que le football est devenu bien plus secondaire que toute autre chose en Ukraine. Arrêté en février dernier au début de l'invasion russe sur le territoire ukrainien, le championnat avait finalement été totalement suspendu le 26 avril. Et quelques mois plus tard, le ballon roule de nouveau en Ukraine, et ce malgré le contexte toujours aussi pesant. Pour ne pas dire autre chose.

C'est le Shakthar Donetsk qui a ouvert le bal contre le Metalist Kharkiv. Le match s'est soldé sur un triste 0-0. Mais pouvait-il en être autrement ? Drapeau sur le dos, main sur le cœur pendant l'hymne ukrainien, les 22 acteurs ont vécu un moment fort en émotion. Et le visage des joueurs en disait long.

La saison dernière, aucun club n'a logiquement été sacré champion d'Ukraine. Et c'est sur fond de guerre que les premières rencontres se sont disputées. Certains clubs, eux, ne peuvent prendre part au championnat. Le public, de son côté, ne pourra pas se rendre au stade. Triste reprise.

Une issue toujours incertaine

Deux clubs sont d'ores et déjà écartés du championnat. C'est le cas du FC Marioupol, désormais sur le territoire russe, qui pourra reprendre le championnat ukrainien la saison prochaine. Tout comme le Desna, dont le stade a été détruit par les bombardements russes.

Pour des raisons de sécurité, tous les clubs ne seront pas en mesure de jouer dans leur propre stade à domicile. Tous les matches se joueront ainsi dans la région de Kiev ou dans l'ouest de l'Ukraine. Pour autant, l'issue de la saison est toujours inconnue. Joueurs, arbitres et entraîneurs devront arrêter la rencontre en cas de sirène, et se réfugier dans les vestiaires lors de raids aériens.

Serhiy Kryvstov, joueur du Shakthar Donetsk. Icon Sport
Serhiy Kryvstov, joueur du Shakthar Donetsk. Icon Sport

Vous l'aurez compris, le football a repris ses droits pour essayer de retrouver une vie normale à l'Ukraine. Et si le football ukrainien "est vivant" comme l'affirme le coach du Shakthar Igor Jovićević, tout pourrait s'écrouler d'une seconde à l'autre. Les conditions, quoi qu'il se passe, ne sont pas réunies pour que les joueurs se sentent totalement libérés.