L'année 2021 devait être celle de la prolongation de règne pour les souverains au pouvoir en France (PSG), en Italie (Juventus) et en Espagne (le duo Barça / Real). Il n'en a rien été. Le PSG, aux moyens pourtant grandement supérieurs à ceux du LOSC, a été incapable d'empêcher le sacre du club nordiste. La Juventus, nonuple championne d'Italie en titre, a laissé la concurrence et l'Inter goûter à un premier titre de champion depuis 2010. Et en Espagne, ni le Barça ni le Real n'ont su profiter de la faiblesse de leur rival honni. C'est l'Atlético qui a récolté les lauriers sur ce champ de ruines.
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Cette passation de pouvoir surprenante aurait pu relever de la thèse de l'accident si elle ne s'était produite que dans un pays. Mais dans 3 membres du Big Five, cela fait beaucoup. Alors que s'est-il passé ?
De la difficulté de combiner Ligue des champions et championnat en période de Covid
La pandémie de Covid-19 a évidemment joué un rôle majeur. Alors que les "gros" ont l'obligation de bien figurer sur tous les tableaux, le calendrier infernal, l'enchaînement des matchs et les protocoles sanitaires contraignants leur ont rendu la tâche ardue. Dans une période de crise financière où la nécessité de gagner des revenus est devenue plus vitale que jamais, la juteuse Ligue des champions est devenue une priorité. Le PSG et le Real ont notamment mis le paquet sur la grande Coupe d'Europe, mais ont logiquement perdu des plumes sur leur chemin vers les demi-finales. Leurs effectifs, amoindris par les blessures et les cas de Covid, n'ont pas pu jouer sur plusieurs tableaux.
La fraîcheur physique s'est révélée déterminante, et ce n'est pas un hasard si les futurs champions (Atlético, LOSC, Inter) ont rapidement disparu des Coupes d'Europe. Les Nerazzurri, derniers de leur groupe de Ligue des champions (dominé par le Real), étaient tranquilles avant même d'attaquer 2021. L'Atlético n'est pas allé plus loin que les huitièmes de finale (0-1, 0-2 face à Chelsea), tandis que le LOSC s'est écroulé en seizièmes de finale de Ligue Europa (1-2, 1-2 face à l'Ajax) après une phase de groupe réussie.
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Benzema (Real), Messi (Barça) et Ronaldo (Juventus) étaient bien trop seuls
Les outsiders espagnol, français et italien ont aussi su profiter d'un certain effet fin de cycle chez leurs géants de concurrents. C'était particulièrement le cas au Real, au Barça et à la Juventus, où des effectifs vieillissants misaient tout sur les exploits de leur star respective (Karim Benzema, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo). Au PSG, le mandat de Thomas Tuchel s'est arrêté en plein cœur de la saison. Et son successeur Mauricio Pochettino a eu du mal à endosser un costume qui paraît chaque jour trop grand pour lui.
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LOSC, Inter, Atlético : la victoire du collectif
À l'inverse, l'Atlético, le LOSC et l'Inter ont été portés par une dynamique enthousiasmante et une mécanique bien huilée. Le dénominateur commun ? Un entraîneur qui avait le champ libre pour appliquer son projet de jeu à un effectif tout acquis à sa cause. Le "cholismo" bonifié de Diego Simeone à Madrid, le 4-4-2 imprenable de Christophe Galtier à Lille, le redoutable 3-5-2 d'Antonio Conte à Milan... Des projets qui ont trouvé leur accomplissement et atteint leur pic en 2021.
Avec, là aussi, un titan pour les sublimer (Romelu Lukaku chez les Nerazzurri, Luis Suárez chez les Colchoneros, Burak Yılmaz à Lille). Mais c'est bien grâce à leur puissance collective que l'Inter, l'Atlético et le LOSC se sont imposés comme les nouveaux maîtres du royaume, au moins pour quelques mois qui resteront gravés dans l'histoire.
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