Le PSG avait toutes les cartes en main
Lorsque Kylian Mbappé a ouvert la marque sur la pelouse du Santiago Bernabéu à cinq minutes de la pause, le Paris Saint-Germain semblait sorti d'affaire. De ce piège que pouvait représenter l'antre du Real Madrid, treize fois champion d'Europe. Et pour cause, l'international français s'était vu refuser un but pour un hors-jeu au millimètre quelques minutes plus tôt. Le PSG maîtrisait, attendait avant de lancer ses flèches dans le dos de la défense madrilène, en grande difficulté.
Nous étions d'ailleurs plus proche du 0-2 que du 1-1, et pourtant. Il n'a fallu qu'une petite erreur, celle de Gianluigi Donnarumma, pour que la machine s'enraie. Et pour que les vieux démons du passé reviennent. En 17 minutes, le PSG a ruiné un travail d'un match et demi. Cohérent, solide, collectif. Une performance que nous voyons trop peu en Ligue 1, mais que nous avons pu apercevoir à plusieurs reprises sur la scène européenne.
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Le Camp Nou, le Parc des Princes et le Bernabéu
Mercredi soir, sur la pelouse du Santiago Bernabéu, le PSG a sombré. Mentalement. Parce que lorsque Donnarumma commet son erreur et que Benzema égalise, Paris est toujours devant. Toutefois, à l'image d'un Marquinhos plus fébrile que jamais, et d'un Kimpembe trop nerveux, les hommes de Mauricio Pochettino ont donné au Real Madrid un tout autre sentiment. Celui d'être déjà éliminé.
Une sensation vue et revue ces dernières années. En Ligue 1 comme en Ligue des champions. Lorsque cela ne va pas dans le sens du PSG, les nerfs lâchent, le mental aussi. Et les réactions de Leonardo et Nasser Al-Khelaïfi après chaque défaite parisienne en disent long sur la pression qui pèse autour du club. Il faut dire que les (mauvais) souvenirs, eux aussi, doivent être lourds à porter pour la direction du Paris Saint-Germain.
Contre le Barça en 2017, contre Manchester United en 2019, et en 2022 contre le Real Madrid. À chaque fois, le PSG avait l'avantage et toutes les cartes en main. Un scénario hors du temps au Camp Nou avait fait couler l'équipe d'Unai Emery. Des erreurs individuelles avaient eu raison de celle de Thomas Tuchel au Parc des Princes. Et mercredi encore, un grain de sable est venu tout chambouler. En une fraction de seconde. Comment jeter à la poubelle 150 minutes de bonne facture face au Roi d'Europe ?
Le mental ne suit pas
À Madrid, les quelques leaders du vestiaire parisien se sont écroulés. Marquinhos a coulé avec ses coéquipiers. Les leaders techniques se sont cachés. Mbappé avait forcé la décision, comme au match aller, avant d'éteindre la lumière. Celle de Messi n'a jamais vraiment scintillé dans "son jardin", lui a martyrisé les supporters du Real Madrid à de nombreuses reprises sous le maillot du Barça. Neymar a tenté mais, comme souvent, a buté sur la défense adverse.
Le regard vide, la tête baissée. C'était déjà trop tard. Une nouvelle fois, le PSG s'était sabordé. Une nouvelle fois, le mental des joueurs parisiens avait lâché. Après avoir fait plus que le nécessaire pour se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions. 17 minutes ont suffi au PSG pour passer du rêve au cauchemar. Et pour mettre un terme ou presque à sa saison, un 09 mars. "Le championnat, on s'en fout, la Coupe de France on est éliminés, la saison est finie", s'exclamait Thibault au micro de France Bleu Paris au sortir de la rencontre. Quelle que soit l'issue de la saison, elle sera ratée. Une élimination en huitième de finale de Coupe de France à domicile face à Nice, une élimination en huitième de finale de Ligue des champions après avoir maîtrisé son sujet pendant 150 minutes. Autant de désillusions desquelles devront se relever Messi et compagnie. Mais pour cette saison, la lumière semble définitivement éteinte.