À la fin de l’été, au moment où les premières conclusions du mercato se font, le profil des recrues parisiennes laissait suggérer une révolution au PSG. En s’offrant Sergio Ramos, Achraf Hakimi et Nuno Mendes, Paris semblait en effet mieux armé que jamais pour revoir ses plans tactiques et s’installer dans un 3-4-3 (ou 3-5-2). Dès la première journée de Ligue 1, Mauricio Pochettino tentait justement, quelques minutes, d’organiser ses joueurs autour de cette structure. Une ébauche de changement pas immédiatement suivie d’effets.
Défense à quatre et "carré magique"
Certainement guidé par la tentation d’aligner le "carré magique" Messi-Neymar-Mbappé-Di Maria et contraint par l’absence longue durée de Sergio Ramos, Pochettino a longtemps décidé de ne rien changer. 4-3-3, 4-2-3-1, 4-1-2-1-2... Quel que soit l’arrangement des hommes, l’ancien de Tottenham continue alors d'accorder sa confiance à une ligne arrière composée de quatre joueurs. Pourtant, au fil de victoires décrochées au forceps et de plusieurs frayeurs, le PSG de "Poch" n’a encore réussi à séduire personne. S’il continue à réclamer du temps, le technicien argentin voit l’impatience croitre et la confiance s’atténuer. Et alors qu’il soufflera bientôt sur sa première bougie sur le banc du PSG, l’ancien défenseur n’est pas encore parvenu à poser sa patte sur son effectif.
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Le quatuor de rêve ne l’est toujours que sur le papier et n'a pas réussi à prouver sa viabilité sur le long terme. Plus bas, la ligne arrière, pas aidée par la paresse des joueurs offensifs, continue d’afficher, match après match, des lacunes et un manque de solidité que la rencontre de la troisième journée de Ligue des champions contre Leipzig a, plus que jamais, mises en lumière (3-2 le 19 octobre). Bousculé par le contre-pressing d’Allemands venus avec le couteau entre les dents, Paris a frôlé une défaite qui aurait considérablement terni son début de saison.
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Paris a les armes pour changer de système
Alors, mené 2-1, Pochettino a cette fois décidé de changer. De bousculer (enfin) ses plans et d’installer un système dans lequel Danilo a formé, avec Presnel Kimpembe et Marquinhos, une ligne à trois têtes en défense. Plus de défenseurs ne veut pas nécessairement dire défendre mieux. Mais, dans le cas de Paris, cela coïnciderait avec la construction de l'effectif. Le PSG possède les éléments pour évoluer dans une telle organisation. Avec Mendes et Hakimi, il dispose de deux pistons dévoreurs d'espaces plus que de deux latéraux.
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La première période du Portugais contre Manchester City (2-0 le 28 septembre) a d'ailleurs étalé ses difficultés à défendre dans son dos. Des lacunes également connues chez le Marocain. Contre Leipzig, l’ancien de l’Inter est d’ailleurs très vite apparu plus à l’aise une fois la réorganisation opérée. Toujours tourné vers les derniers mètres adverses, c'est lui qui a déclenché le pressing conduisant à la perte de balle précédant le but de l’égalisation parisienne. Un comportement incisif qu’on n’avait alors pas vu plus tôt dans la partie.
Le match contre Leipzig, un tournant pour le PSG de Pochettino ?
La rencontre face aux taureaux allemands aurait dès lors pu représenter un basculement dans la saison parisienne. Au-delà du renversement du score et du précieux succès, le changement de système de Pochettino a jeté des espoirs et, on le pensait alors, les bases d'un nouveau Paris. À trois centraux, le PSG se repose sur des bases plus solides dans un système qui semble alors en mesure de combler les manques parisiens. L'absence - ou presque - de repli des offensifs en tête. Dans cette organisation, les stars de l’attaque disposent de plus de liberté, les pistons se retrouvent dans une position plus naturelle et Ramos, s’il se remet de ses pépins, est de nature à apporter encore plus de consistance à la ligne reculée. En somme, Paris paraît trouver dans ce système l’équilibre derrière lequel il court en vain depuis tant de temps.
Le PSG décevant à Marseille, renversant contre Lille
Mais qu’a retenu Pochettino de cette soirée allemande ? Il a semble-t-il fallu du temps à l’Argentin pour retenir les leçons de ce match. Face à Marseille (0-0 le 24 octobre), cinq jours après Leipzig, Paris s'aligne dans un 4-2-3-1 sexy sur le papier, mais qui apparait très vite utopique. Au Vélodrome, sans être véritablement bousculé par l'OM, Paris ne présente pas le visage d’une équipe. Le bloc rouge et bleu se déséquilibre trop facilement, et Hakimi est contraint de commettre l’irréparable (carton rouge à la 57e minute). Puis cinq jours plus tard, contre le LOSC (2-1), place au 4-3-3 et aux mêmes illusions.
Son PSG balloté et mené 1-0, Pochettino concocte cette fois la même recette que face à Leipzig. Il fait évoluer son système et assiste rapidement au changement de visage de son équipe. La défense se retrouve moins exposée, Nuno Mendes apporte sa fraicheur dans le couloir gauche, le milieu est plus présent et gagne en épaisseur alors que Neymar brille aux côtés d'Ángel Di María, au point d’offrir un nouveau retournement de situation au PSG (2-1).
"La défense à trois, cela va devenir une option que l'on va pouvoir utiliser"
En conférence de presse après le match face aux Dogues, Pochettino s'est exprimé sur la possibilité de pérenniser cette configuration.
"Je pense que c’est une option (la défense à trois) pour jouer avec une autre approche. C'est l'une des idées que nous pouvons adapter. C'est bien d'être flexible. Parfois, le plan ne fonctionne pas, mais je suis content d'avoir cette option avec différents talents afin d’adapter l’équipe si besoin et selon les performances ainsi que le résultat d’un match. Mais le problème est qu'il n'y a parfois pas le temps nécessaire afin de travailler assez et changer le système. Parce que, pour s’adapter, il faut pouvoir travailler. Je pense que, petit à petit, cela va devenir une option que l'on va pouvoir utiliser. On doit y penser et peut-être adapter l'équipe à ce système."
Mauricio Pochettino en conférence de presse après PSG - Lille (2-1)
Un 3-4-3 d'entrée contre Leipzig ?
Dans la foulée de la victoire face au champion de France en titre, Pochettino a admis que le système à trois représentait une solution viable. Tout en insistant sur la nécessaire adaptation aux difficultés posées par l'adversaire et donc à ses caractéristiques. Contre Leipzig, ce mercredi 3 novembre, alors que Paris pourrait faire un pas immense vers la qualification en huitièmes de finale de Ligue des champions, l’Argentin tentera-t-il, pour la première fois de la saison, d’aligner d'entrée son équipe dans ce système ? Face à une équipe contre qui il a déjà porté ses fruits, et alors que Lionel Messi est forfait, le moment semble en tout cas idéal.
De Leipzig à Leipzig, Pochettino pourrait bien avoir (enfin) trouvé la solution aux maux parisiens.