Olympique de Marseille - Galatasaray. Il ne s'agit que d'un match comptant pour la deuxième journée de la phase de groupe de Ligue Europa. Mais pour Jorge Sampaoli, c'est bien plus que cela. L'entraîneur argentin a mesuré l'importance de ce clash en parlant d'un "match vital" en conférence de presse. L'OM a-t-il vraiment besoin de se mettre une telle pression, alors que le résultat de ce jeudi 30 septembre ne sera pas significatif pour la suite de l'aventure des Olympiens en Coupe d'Europe ? Oui. Car en tant qu'entraîneur, Sampaoli sait à quel point il est crucial de redresser la barre rapidement après l'apparition de premiers remous.
Mine de rien, l'OM reste sur une seule victoire lors de ses quatre derniers matchs (1-1 contre le Lokomotiv Moscou en Ligue Europa, 2-0 contre Rennes, 0-0 face à Angers et une dernière défaite 2-3 au Vélodrome contre Lens, dimanche 26 septembre). Or, en cas de contre-performance face aux Turcs, les premières crispations pourraient se transformer en tensions, puis en malaise, voire en rupture. L'OM n'en est pas encore là, mais Sampaoli sait que le moindre petit grain de sable privé de victoire peut provoquer cet engrenage infernal. "Le plus grand impact que nous pouvons ressentir, ce n’est pas celui de la fatigue mais de la défaite" , confirmait l'ancien sélectionneur de l'Argentine après Lens. "Quand vous perdez, vous cherchez toujours des explications. La fatigue, la construction de l’équipe, la jeunesse des joueurs…"
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La pique de Guendouzi, le traitement de faveur de Gérson, l'injustice Mandanda...
Et à l'OM, cette défaite contre Lens, la première de la saison, a justement fait remonter certains non-dits. L'illustration la plus notable est apparue en fin de match, lorsque Mattéo Guendouzi a sonné les cloches de Gerson. Le milieu français aurait demandé sans filtre à son compère brésilien "quand il allait se mettre à courir." Ambiance...
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Or, L'Equipe affirmait lundi 27 septembre que cet échange conflictuel est le symptôme d'une crispation du vestiaire au sujet de Gerson. Le milieu de 24 ans serait le chouchou de Jorge Sampaoli, qui lui accorderait un traitement de faveur malgré ses performances encore trop légères. L'ancien de Flamengo bénéficierait même d'un "crédit illimité" de la part du staff marseillais, selon le quotidien français. Ce qui aurait du mal à passer du côté de certains joueurs...
Le cas de Steve Mandanda est un autre motif d'incompréhension. La frustration et l'amertume du "Fenomeno" , relégué sur le banc par Sampaoli sans plus d'explications, se véhicule forcément dans le vestiaire, même si le gardien des Bleus fait tout pour l'éviter. Mais les cadres marseillais n'ont besoin de personne pour réprouver cette décision de l'entraîneur argentin. Mandanda est une icône à Marseille, et si lui se retrouve dans cette situation, tout le monde est potentiellement concerné (sauf Gerson, donc...).
Sampaoli est-il en train de perdre ses joueurs ?
L'OM savait à quoi s'attendre : la méthode de Sampaoli ne plait pas à tout le monde. Comme (presque) tous les entraîneurs, l'Argentin a ciblé des joueurs sur lesquels il ne compte pas. Sauf que lui ne fait rien pour les maintenir à flot. Il les laisserait plutôt dériver sans un regard en arrière... "Sampaoli a un défi" , pose Florent Germain, correspondant de RMC à Marseille. "Il ne fait pas beaucoup tourner dans un match, ce n’est pas le coach qui va forcément utiliser les cinq changements. Duje Caleta-Car ou Jordan Amavi voire Álvaro González, il ne compte pas sur eux sauf pour la rotation. Le message est clair et les joueurs en ont conscience. Ces joueurs, ils ont compris qu’ils n’entraient pas forcément dans les plans."
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Guendouzi peut-il faire exploser le vestiaire de l'OM ?
Enfin, le journaliste du Phocéen Romain Canuti fait état d'une autre étincelle susceptible de mettre le feu aux poudres : le caractère de Mattéo Guendouzi. L'international français serait beaucoup trop exigeant et véhément envers ses coéquipiers, qui parviennent encore à se retenir d'envoyer paître l'ancien Lorientais. Mais jusqu'à quand ?
"Il n’y a pas que Gerson qui en a marre de Guendouzi. Ce n’est pas grave, il ne faut pas trop interpréter, mais il y a quelques joueurs à l’OM qui ont du mal avec lui. Sa manière de fonctionner, quand il reproche toujours des choses aux autres, quand il met les deux genoux à terre à l’entraînement pour implorer le bon Dieu car la touche n’est pas bonne, ça agace. Il y a des joueurs étrangers qui ne sont pas trop là-dedans, qui ont beaucoup de mal avec ça. Quand tu as un mec comme ça, qui fait toujours des reproches, derrière, tu n’as pas forcément envie de sympathiser avec lui sur le reste…"
Le journaliste Romain Canuti dans le talk show du Phocéen
L'OM a donc cruellement besoin de victoires lors de ses prochains matchs. Sous peine de quoi, les prochains mois pourraient être très agités...