Malgré une rentrée tonitruante avec une victoire 3-1 sur Manchester City lors du Community Shield, Liverpool patauge en ce début d'exercice. Sur 18 points possibles, les Reds n'en ont pris que 9. Retour sur des performances poussives.

Un manque de réussite...

Malgré pléthore d'occasions, le derby de la Mersey entre Everton et Liverpool n'a pas trouvé de vainqueur. Ce match nul, le troisième pour Klopp et ses hommes, peut laisser des regrets. En face, Jordan Pickford a réalisé un très grand match avec 8 arrêts. Insubmersible, le portier a aussi parfaitement été secondé par ses montants, touchés à trois reprises. Ce manque de réussite n'est pas une première pour les Reds. Sur les quatre faux pas, ils ont plutôt dominé les débats, notamment avec une possession écrasante.

L'arbitrage n'a pas non plus toujours épargné le vice-champion d'Europe en titre. Lors de la première journée, l'ouverture du score est précédée d'une faute sur Henderson, au tout départ de l'action. La Var n'a pas jugé utile de revenir sur la validation de la réalisation. En revanche, elle a bien donné un penalty à Mitrovic plus tard, après un léger contact avec van Dijk. Même si ces décisions n'ont rien de scandaleuses, sur deux situations en zone grise, le corps arbitral a penché à chaque fois en défaveur de Liverpool.

Contre Crystal Palace, en deuxième journée, l'expulsion de Nunez a fait mal, d'autant plus que l'Uruguayen a ensuite manqué les trois matchs suivants, pour cause de suspension. Le rouge n'a rien d'illogique, mais il est vrai que le sentiment d'injustice de l'attaquant est compréhensible. Pendant près d'une heure, Andersen a tout fait pour le faire sortir de ses gonds. Souvent à la limite dans son attitude, le défenseur n'a pourtant écopé que d'un jaune, alors qu'il est bien le premier à pousser son vis-à-vis. Enfin, dans le choc contre Manchester United, le but de Rashford a suscité des interrogations, et le révélateur de hors-jeu de la Var n'a fait que les renforcer, photo à l'appui.

Dernier point qui complique lourdement la tâche de Klopp et son staff : les trop nombreuses blessures. Depuis le début de la saison, Liverpool présente constamment entre 8 et 10 joueurs sur le flanc ! Konaté, Matip, Thiago, Jota, Oxlade-Chamberlain, Keita, Carvalho, Ramsay ou encore Henderson, tous ont été touchés au moins une fois, et la plupart le sont encore actuellement. Dans ces conditions, la profondeur du banc n'est plus du tout une force. Nous nous rapprochons au contraire de la saison très difficile qui fut celle d'il y a deux ans, avec un effectif décimé.

... mais des difficultés bien réelles !

La victoire record 9-0 contre Bournemouth montre évidemment que les Reds sont encore capables de grandes choses. Cependant, justifier une absence de résultats uniquement par un manque de réussite ne permettrait pas de souligner certains problèmes. Sur la plupart de ses matchs, Liverpool a beaucoup subi au milieu de terrain en dehors des phases de possession. Contre Everton, l'équipe qui en voulait le plus n'a pas toujours été celle attendue. Dans les duels, les hommes de Klopp semblent souffrir davantage au regard des saisons précédentes. Il faut dire que le technicien est limité dans ses choix à cause des nombreuses blessures dans ce secteur. Pourtant, malgré une faille évidente, le club a beaucoup tardé à réagir.

Fabinho est le seul véritable milieu défensif de Liverpool. (Icon Sport)
Fabinho est le seul véritable milieu défensif de Liverpool. (Icon Sport)

Lors de la dernière journée du mercato estival, Liverpool a validé l'arrivée d'Arthur en prêt, en provenance de la Juve. Une solution au coût plus que raisonnable, qui questionne tout de même l'ambition des propriétaires. Sur ce mercato estival, les pensionnaires d'Anfield s'en sortent avec une balance de -9,60 M€. À l'échelle de la Premier League, seuls quatre clubs présentent un bilan plus favorable, et ils ont surtout vendu davantage. En d'autres termes, Liverpool a peu dépensé cet été, surtout en comparaison à ses principaux concurrents. Malgré de meilleurs résultats la saison dernière, l'équipe ne se renouvelle pas aussi vite que Chelsea, Manchester United ou Arsenal. Sur ces quatre dernières années, le club a globalement tendu vers une réduction des dépenses, ce qui n'est pas vraiment très rassurant pour rester compétitif.