Qu'ont en commun le PSG, l'OM, l'OL et Monaco ? Les quatre "gros" de la Ligue 1 (avec le LOSC) sont tous dirigés par un entraîneur étranger. C'est aussi le cas de Bordeaux (Vladimir Petković) et de Reims (Óscar García). Ce n'est évidemment pas une nouveauté. L'internationalisation de la Ligue 1 au niveau de ses maîtres du jeu est en marche depuis plusieurs années. Mais la greffe n'a pas toujours pris. Le même Óscar García à Saint-Etienne (2017) ou Miguel Cardoso à Nantes (2018) se sont heurtés à des dogmes tenaces.
Peter Bosz et Jorge Sampaoli, les dynamiteurs
Aujourd'hui, la Ligue 1 semble plus mûre pour accueillir ce type d'entraîneurs. Même un "petit" comme Reims n'a pas hésité à se mettre en danger avec Óscar García. L'Espagnol, qui se déclare un "mélange de la philosophie de Barcelone et de Salzbourg", veut "attaquer, presser haut et créer des occasions." Et les gros poissons du championnat tels Marseille et Lyon n'ont pas hésité à confier leurs rênes à des "pyromanes" comme Sampaoli et Bosz. L'an dernier, le jeu proposé par André Villas-Boas à l'OM et Rudi Garcia à l'OL ne soulevait pas les foules. Avec Sampaoli et Bosz, c'est un virage à 180 degrés qui a été effectué.
Le premier promeut un "tout pour l'attaque" déjà visible la saison dernière, et encore plus exacerbé cette saison (3-2 à Montpellier, 2-2 contre Bordeaux). Quant au Néerlandais, il assume clairement une prise de risques et un déséquilibre maximaux. Avec lui, c'est la promesse d'un but - marqué ou encaissé - à chaque action.
34 buts marqués lors de la deuxième journée de Ligue 1
La simple présence de ces deux entraîneurs pourrait faire basculer la Ligue 1 dans une nouvelle dimension. Plus spectaculaire, plus impétueuse, plus passionnante à regarder, tout simplement. Mais le reste de la troupe n'est pas en reste. Pour preuve, pas moins de 34 buts ont été marqués lors de la deuxième journée de Ligue 1. Le feu d'artifice entre Reims et Montpellier (3-3), la belle empoignade entre le PSG et Strasbourg (4-2), le 2-2 entre Lens et Saint-Etienne...
A titre de comparaison, la Ligue 1 culminait à 25 buts marqués lors de la deuxième journée la saison dernière. Et en 2019/2020, les filets n'avaient tremblé qu'à 21 reprises. La Bundesliga, référence en la matière, a elle plafonné à 27 buts lors de la première journée cette saison.
Des entraîneurs français plus portés vers l'offensive
Mais si la Ligue 1 semble prendre le virage du spectacle et de l'ambition offensive, elle le doit aussi et surtout à ses entraîneurs "maison" . Des entraîneurs moins frileux que leurs prédécesseurs apportent un lifting bienvenu à leurs clubs. C'est notamment le cas de Gérald Baticle (qui a remplacé Stéphane Moulin à Angers) et Julien Stéphan (qui a suppléé Thierry Laurey à Strasbourg). Et si Bruno Genesio et Claude Puel ont choisi de retourner en France, c'est qu'ils ont perçu que la porte était ouverte à leurs principes.
Enfin, aussi surprenant que cela puisse paraître, la Ligue 2 a été l'une des rampes de lancement du décollage de la Ligue 1 vers cet horizon attrayant. Des entraîneurs portés vers un jeu offensif ou direct comme Olivier Dall'Oglio (Montpellier), Franck Haise (Lens), Pascal Gastien (Clermont) et Laurent Battles (Troyes) ont tous été formés dans l'antichambre. C'est grâce à ces idées que leur club a obtenu la montée. Et des entraîneurs comme Dall'Oglio et Haise ont bien vu que celles-ci ont passé avec succès l'épreuve de l'élite.
C'est sur ce terreau fertile que le petit poucet Clermont réalise un début de saison canon. On leur promettait l'enfer, mais Pascal Gastien et ses hommes n'ont pas renié leur jeu léché. Les voilà dauphins du classement pour leur découverte de l'élite, avec deux victoires en deux matchs et quatre buts inscrits. De quoi apporter encore plus d'eau au moulin d'une Ligue 1 qui se décide de plus en plus à faire le show...