Le PSG avait fait le plus dur
8 mars 2017. Le Paris Saint-Germain arrivait au Camp Nou avec les devoirs faits et bien faits. L'équipe d'Unai Emery s'était imposée sur le score de quatre buts à zéro en huitième de finale aller contre le Barça, au Parc des Princes. Des buts d'Ángel Di María, de Julian Draxler et Edinson Cavani permettaient au PSG d'arriver en Catalogne avec un avantage presque définitif. D'autant plus qu'à l'époque, les buts à l'extérieur comptaient double.
Remontada. L'opération remontada était lancée dans le camp barcelonais. "Si le PSG nous en a mis quatre, on peut leur en marquer six" avait déclaré Luis Enrique en conférence de presse avant le match retour. Il faut dire que le FC Barcelone s'était préparé mentalement pour cette fameuse remontada. En trois semaines, les Catalans s'étaient persuadés qu'ils allaient renverser la tendance.
La peur au ventre
Et dès le début de match, le Barça avait mis en application ce dont il avait parlé depuis plusieurs semaines. Un but rapide de Luis Suárez (1-0, 3') après une mauvaise appréciation de Kevin Trapp mettait le Camp Nou en feu et les Parisiens (déjà) sous assistance respiratoire. Acculés, les hommes d'Unai Emery ne parvenaient pas à ressortir le moindre ballon, avant de craquer à cinq minutes de la pause. Sur un centre d'Andrés Iniesta, Layvin Kurzawa dévissait son dégagement, et le ballon finissait sa course au fond de ses propres filets (2-0, 40').
À la mi-temps, le Barça avait déjà refait la moitié de son retard. Et juste après la pause, Neymar obtenait un pénalty gaguesque devant Thomas Meunier qui, en glissant, déséquilibrait l'international Brésilien. Des onze mètres, Lionel Messi transformait le pénalty en force, sur la droite de Kevin Trapp, pourtant parti du bon côté (3-0, 50').
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Cavani pour l'espoir...
Alors qu'il restait encore 40 minutes à jouer, le FC Barcelone de Luis Enrique n'était plus qu'à un but de revenir à égalité sur l'ensemble des deux matches. Et le Camp Nou le savait. Mais pour le PSG, la donne était claire. Un but changerait totalement la rencontre. Et sur un long ballon dans la boîte, Layvin Kurzawa remettait intelligemment en retrait pour Edinson Cavani. Déjà buteur à l'aller, l'Uruguayen faisait taire les près de cent mille personnes venues garnir les tribunes du Camp Nou, d'une frappe sous la barre des buts de Marc-André ter Stegen (3-1, 62').
Désormais, ce ne sont pas deux mais trois buts que les Catalans doivent inscrire pour obtenir leur billet pour les quarts de finale de Ligue des champions. Les Parisiens avaient l'opportunité de tuer le suspense, en vain.
… Neymar et Aytekin pour le désespoir
Le match basculait ensuite dans le surnaturel. Dans ce que nous ne verrons peut-être plus jamais. Et si cette remontada du Barça avait dû se résumer à deux hommes, alors nous citerions Neymar Jr et Deniz Aytekin. Le premier, parce que c'est lui qui avait porté le FC Barcelone en fin de rencontre et permis au Camp Nou d'y croire et de pousser. L'arbitre allemand, pour sa part, s'était rendu coupable de plusieurs erreurs manifestes, lesquelles avaient influé grandement sur le résultat.
Déjà averti, Gerard Piqué avait profité de la clémence de l'Allemand pour rester sur la pelouse, dès la première période. Aytekin avait également oublié un pénalty pourtant flagrant sur Ángel Di María en fin de rencontre.
Neymar, quant à lui, avait redonné de l'espoir à trois minutes de la fin du temps réglementaire, sur un coup franc magistralement tiré (4-1, 88'), avant de transformer un pénalty obtenu par Luis Suárez (5-1, 90+1). Alors que Leo Messi n'était pas très inspiré lors de cette double confrontation, c'est le Brésilien qui avait pris toute la responsabilité sur ses épaules. C'est lui qui, sur l'ultime action de la rencontre, venait déposer le ballon sur le pied de Sergi Roberto, oublié au deuxième poteau, et buteur du sixième but catalan, synonyme de qualification (6-1, 90+5). Délire total au Camp Nou, alors que Messi fêtait ce but avec les supporters derrière le but de Kevin Trapp. La moitié du banc barcelonais envahissait la pelouse pour fêter le but historique de Sergi Roberto.
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Le PSG remet ça, deux ans plus tard
Ces visages contrastaient avec ceux des Parisiens. De Kurzawa à Aurier en passant par Unai Emery. Abattus. Défaits. Saoulés. "On leur a donné le match dès le début. On n'a pas été digne du PSG", lançait Thomas Meunier au sortir de la rencontre. À raison. Surtout que deux saisons plus tard, après une élimination logique face au Real Madrid en huitièmes de finale, le PSG remettait cela contre Manchester United.
Sous les ordres de Thomas Tuchel, les Parisiens recevaient une équipe de Man United décimée, après une victoire 0-2 à Old Trafford au match aller. Pourtant, comme à Barcelone, le PSG s'était saboté. Chez lui. Dans son antre. Saboté par ses erreurs et par son manque de caractère. Éliminé par un doublé de Romelu Lukaku et un pénalty dans les derniers instants de Marcus Rashford. Ce soir-là, les fantômes du Camp Nou étaient encore présents. Au Bernabéu, ce mercredi, s'ils sont là, ils devront être une force pour les Parisiens. Mais quoi qu'il advienne, ce mercredi 08 mars 2017 restera à jamais dans l'histoire du football mondial. Et vous, où étiez-vous ?