Il y a un an, presque jour pour jour, Hervé Renard succédait à Corinne Diacre à la tête de l'équipe de France féminine, à quelques mois de la Coupe du monde 2023. Un an plus tard, le Français a déjà confirmé son départ après les Jeux Olympiques, et s'est déjà porté candidat pour la Coupe du monde 2026. Le tout après avoir tenté de participer à la Coupe d'Afrique des Nations en janvier dernier.
Renard, un petit tour et puis s'en va
L'arrivée d'Hervé Renard devait ouvrir des portes au football féminin en France. Séduit par le challenge de représenter son pays dans deux grandes compétitions internationales, le Français s'était assis sur une grande partie de son salaire saoudien. Mais un an plus tard, et après des résultats décevants, l'ancien entraîneur du LOSC a déjà pris rendez-vous avec l'avenir. Et loin du football féminin, qui a progressé à pas de fourmi. Entre-temps, l'ancien sélectionneur du Maroc, sans gagner le moindre titre, a eu le temps de poser sa candidature pour reprendre la Côte d'Ivoire après le départ de Jean-Louis Gasset, et pour la prochaine Coupe du monde... en 2026.
À croire que l'équipe de France féminine, qui avait pourtant besoin de stabilité après l'épisode Corinne Diacre, n'était qu'un passe-temps en attendant de trouver meilleure destination. À quelques semaines du final four de la Ligue des nations, Hervé Renard était prêt à prendre le premier avion pour rejoindre les Éléphants à la CAN. Une ambition mal placée qui avait déjà interpelé. Ce jeudi 28 mars, au moment de donner sa liste pour les deux prochains matches qualificatifs pour l'Euro 2025, le coach français s'est projeté encore plus loin.
"Si je devais être très réducteur et très bref, c’est parce que dans un coin de ma tête, il y a la Coupe du monde 2026 dans le football masculin. Et j’espère que ce sera ma troisième Coupe du monde en tant que sélectionneur pour représenter un pays différent, ou pas. Ce sont mes motivations personnelles."
Hervé Renard, sélectionneur de l'équipe de France féminine
Quel message au football féminin ?
Des ambitions débordantes, donc. Mais qui peuvent très légitimement remettre en cause sa considération pour ses joueuses et le football féminin en général. Imaginez plutôt si Didier Deschamps, avant l'Euro, postulait déjà à une place à l'OM, Manchester United ou un quelconque autre club. Cela pourrait être mal interprété et fortement critiqué. Selma Bacha, crack de l'Olympique Lyonnais, n'avait pas caché qu'elle avait été blessée par l'envie d'Hervé Renard de rejoindre la Côte d'Ivoire. Autre cadre de l'équipe de France, Grace Geyoro, n'avait pas vraiment voulu s'étendre sur le sujet. Mais le message envoyé aux joueuses et au football féminin n'est pas le bon. Surtout aujourd'hui, alors que la France a accumulé beaucoup de retard sur ses pays voisins, en témoigne la claque reçue par les Bleues en finale de la Ligue des Nations contre l'Espagne.
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Cela fait donc quelques mois qu'Hervé Renard a déjà préparé sa valise. Peut-être ne l'a-t-il jamais vraiment ouverte, d'ailleurs. On comprend, à travers ses interventions, qu'il ne serait pas venu s'il ne s'agissait pas d'une Coupe du monde et des Jeux Olympiques. Un message terrible pour le football féminin français, qui veut progresser, grandir et se professionnaliser dans les mois à venir. Et un manque de respect envers les joueuses et le Comex de la FFF, qui a fait confiance à un homme a priori capable de créer un pont entre le sport masculin et féminin dans l'Hexagone. Malheureusement, il n'en est rien.