Une Coupe du Roi sans saveur
Le FC Barcelone a parachevé une année 2021 bien terne sur la pelouse du FC Séville, avec un match nul et des regrets face à une équipe andalouse réduite à dix après l'expulsion de Jules Koundé. Du mieux dans le jeu, mais toutes les peines du monde à se montrer dangereux. Et cette sensation qu'un grain de sable peut enrayer la machine catalane à tout moment. Le bilan barcelonais en cette fin d'année est anormalement moyen. Et irrégulier. En 57 matches, le Barça compte 31 victoires (54%), pour 13 matches nuls et 13 défaites.
Le Barça a bouclé cette année avec un seul titre au compteur : la Coupe du Roi. Avec d'ailleurs l'un de ses matches les plus aboutis. Une victoire 4-0 à La Cartuja face à son bourreau en Supercoupe d'Espagne quelques mois plus tôt, l'Athletic Bilbao. Sur la feuille de score, des noms qui appartiennent désormais au passé. Outre Frenkie de Jong, toujours au club bien qu'étant l'ombre de lui-même, les deux autres buteurs de la soirée n'étaient autre qu'Antoine Griezmann et Lionel Messi. Deux joueurs qui n'ont pas passé l'été et ont pris la poudre d'escampette.
À la lutte en Liga jusque dans les dernières journées de la saison, les hommes de Ronald Koeman ont laissé filer des points bêtement et le championnat dans le même temps, au profit de l'Atlético de Madrid. Comme ces deux défaites au Camp Nou contre Grenade et le Celta Vigo, qui enterraient toute chance catalane de s'adjuger un nouveau titre de champion d'Espagne. Au final, cette Coupe du Roi était l'arbre qui cachait une forêt malade, en fin de cycle et à bout de souffle.
Lionel Messi, le départ choc
Lui aussi cachait bien des choses au sein du FC Barcelone. L'Argentin comblait les brèches mais, laissait aussi apparaître des signes de lassitude et d'impuissance. Même avec Messi, le Barça pataugeait et balbutiait son football. "La Pulga" a maintenu presque à lui seul le club catalan dans le coup en Liga et en Coupe du Roi, mais n'a rien pu faire en Ligue des champions. Cette fois-ci, c'est le Paris Saint-Germain qui se dressait devant lui et lui montrait la porte. Après la Juventus, la Roma, Liverpool et le Bayern Munich. Autant de revers qui avaient déjà fait réfléchir Lionel Messi.
Pourtant, l'affaire du fax semblait derrière lui lorsque Josep Maria Bartomeu a fait ses valises pour laisser sa place à Joan Laporta. Le nouveau président du Barça n'avait qu'une idée en tête : prolonger le contrat de Leo Messi, qui arrivait à son terme à la fin du mois de juin 2021. Partie jouer (et gagner) la Copa América avec l'Argentine, la Pulga n'est jamais rentré au bercail. Les graves problèmes financiers auxquels faisait face le Barça ont eu raison d'une histoire d'amour de plus de plus de 20 ans et qui paraissait éternelle.
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Jusqu'à ce 05 août 2021, date qui restera à jamais gravée dans la tête des Culés. Un communiqué, glacial et sans équivoque, annonçant le départ de Lionel Messi, après 17 ans passés dans l'effectif professionnel du FC Barcelone. Après 672 buts et 266 passes décisives en 778 matches. Aussi. Un vide difficile de remplir, et qui a mis en évidence la gestion désastreuse du club barcelonais depuis plusieurs années.
Koeman, la victime idéale
Messi est parti, mais il n'est pas le seul. Pour équilibrer les comptes, Antoine Griezmann a pris ses cliques et ses claques pour revenir là où il était heureux, à l'Atlético de Madrid. Les capitaines, Gerard Piqué, Sergio Busquets, Jordi Alba et Sergi Roberto ont revu leur salaire à la baisse pour permettre aux nouvelles têtes, Memphis Depay, Eric García ou Sergio Agüero d'être inscrits en Liga.
Et à la tête de cette équipe au pied de la montagne, Ronald Koeman. Le Néerlandais, au fil des semaines, a perdu la confiance de son groupe. Et son discours ne passait plus. Le début de saison catalan ressemblait fortement à la fin de l'exercice précédent. Des matches insipides, des contre-performances et des claques. Contre le Bayern Munich et le Benfica Lisbonne en Ligue des champions, notamment. Des défaites contre le Real Madrid et l'Atlético, et un revers face au Rayo Vallecano. Celui de trop. Celui qui causait le départ du Batave, dans un communiqué publié à plus de minuit, presque dans l'anonymat le plus total.
Xavi, le rebâtisseur du Barça ?
Après trois piges de Sergi Barjuan à la tête de l'équipe barcelonaise, avec deux matches nuls et une victoire, c'est une légende du club qui est finalement arrivée au Camp Nou pour succéder à Koeman. Xavi Hernández a repris une équipe malade, en plein doutes, et pas épargnée par les blessures. Et les mauvaises nouvelles. L'infirmerie s'est remplie au fil des mois, et Sergio Agüero a même dû mettre un terme à sa carrière de façon soudaine pour une arythmie cardiaque. Xavi en sauveur, peut-être, mais pas sur le court terme.
À peine arrivé, Xavi a fait revenir une autre légende du club, Dani Alves. Mais le Brésilien doit attendre le mois de janvier 2022 pour jouer son premier match officiel avec ce Barça, rajeuni et en pleine reconstruction. Ce Barça qui a manqué la qualification en huitième de finale de Ligue des champions sur sa pelouse contre Benfica, avant de se faire éventrer par la machine bavaroise. La reconstruction passera donc par la Ligue Europa et un seizième de finale épicé contre Naples. Pas simple.
Au Barça, le futur c'est maintenant
Mais l'idée de jeu de Xavi prend forme et devient de plus en plus lisible, malgré les contretemps, les absents et un manque d'expérience criant au sein de l'effectif. Parce que le FC Barcelone a presque décidé de repartir d'une page blanche. Celle des petits jeunes, de la Masia, des diamants pour certains déjà couverts d'or, mais encore à polir.
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Pedri et son corps ont dit stop en début de saison. Et l'absence du déjà indispensable génial espagnol s'est faite sentir dans le milieu de terrain catalan. En 2021, Pedri a connu sa première sélection avec l'Espagne, son premier Euro et ses premiers Jeux Olympiques. Sur le plan individuel, il a également raflé le trophée Raymond Kopa et le Golden Boy. Assortie à cela, une prolongation en or jusqu'en 2026 avec le Barça. Le tout à 18 ans. Mais à son retour de blessure, en 2022, il ne sera pas seul.
Car la blessure du jeune canari, ajoutée à celle d'Ansu Fati et à la méforme inquiétante de Frenkie de Jong, a été l'opportunité de découvrir d'autres stars de demain du FC Barcelone. Gavi, d'abord. Le jeune milieu de terrain est devenu le plus jeune joueur à débuter avec l'Espagne, à 17 ans et 60 jours, gagnant en plus sa place au sein de l'équipe de Luis Enrique. Il est aussi le plus jeune joueur à débuter un Clasico contre le Real Madrid, aussi. Un futur grand épaulé par son coéquipier au milieu, Nico González, qui prend lui aussi la direction de hors série.
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Xavi a entre ses mains une équipe très jeune, qui devrait se renforcer en interne par les retours de Pedri et d'Ansu Fati, mais aussi en externe avec l'arrivée plus que probable de Ferran Torres en provenance de Manchester City. Èric García (20 ans), Ronald Araujo (22 ans), Ferran Jutglà (22 ans), Ousmane Dembélé (24 ans) Abdessamad Ezzalzouli (20 ans), Frenkie de Jong (24 ans), Riqui Puig (22 ans), Óscar Mingueza (22 ans), Alejandro Baldé (18 ans) ou encore Ilias Akhomach (17 ans). Autant de joueurs susceptibles de faire les beaux jours d'un Barça qui mange son pain noir, en attendant justement des jours meilleurs.