La MNM, génies et déceptions
Lorsque le Paris Saint-Germain, en 2017, recrutait Neymar et Kylian Mbappé, les supporters parisiens se frottaient les mains. Et pour cause, deux génies absolus du ballon rond atterrissaient au Parc des Princes pour rêver plus grand. Et on ne peut pas leur reprocher d'avoir cru au Père Noël lorsque deux stars du football mondial débarquent dans votre club de cœur. Mais avec le temps, les fans du PSG ont déchanté. Chaque match, chaque semaine est un ascenseur émotionnel. De héros à zéro, de génies à mauvais garçons.
Et depuis l'arrivée de Leo Messi au Parc des Princes, cette sensation est décuplée. Le PSG a potentiellement l'une des meilleures attaques de l'histoire, mais qui déçoit match après match. Et ce n'est pas vraiment une question d'entraîneur, semble-t-il. Neymar et Mbappé ont connu Unai Emery, Thomas Tuchel, alors que Leo Messi a lui été coaché par Mauricio Pochettino et Christophe Galtier. Et le diagnostic semble être résolument le même : ils font plus ou moins ce qui les enchante. Ainsi, nous sommes en droit de nous demander si un entraîneur peut vraiment coacher les trois stars parisiennes.
Contre Reims, une nouvelle fois, la MNM s'est déconnectée du jeu parisien, déjà peu flamboyant. Et cela a donné des erreurs inhabituelles du trio, peu enclin à défendre, à part Neymar qui s'efforce de temps en temps de revenir, et qui s'est placé au milieu de terrain après l'expulsion de Marco Verratti. Le Brésilien, d'ailleurs, a été le plus remuant des trois membres de la MNM. Rincé, c'est lui qui est sorti en fin de rencontre.
Le précédent de la MSN
Leo Messi pourrait bientôt être un problème pour le Paris Saint-Germain. S'il donnait déjà l'impression de se désintéresser des tâches défensives lorsqu'il était au Barça, et a fortiori à la fin de son aventure, son attitude fait forcément débat. Le champion du monde 2022, qui a absolument tout gagné, se doit au moins de se replacer derrière le ballon à la perte de celui-ci. Idem pour Kylian Mbappé, qui n'a pas encore la carrière de l'Argentin.
Cependant, ce sont des joueurs qui veulent tout jouer, tout le temps. Pour les stats, parce que c'est un sacrilège de sortir un joueur de la MNM alors qu'ils peuvent encore marquer. Sauf que quand l'objectif est davantage de tenir le score que d'ajouter un but, alors cela pose problème. Christophe Galtier a d'abord sorti tous ses milieux de terrain avant de toucher à un des trois de devant. Et ce n'est pas sans rappeler ce qu'a vécu Luis Enrique lorsqu'il entraînait la MSN au Barça. En janvier 2014, alors qu'il avait mis Neymar et Messi sur le banc contre la Real Sociedad, l'Espagnol était proche de prendre la porte. Il est finalement resté pour gagner le triplé.
Mais entraîner ce genre joueurs est un cadeau empoissonné. Ils te reprennent ce qu'ils te donnent. Certes, c'est une chance de pouvoir compter dans ses rangs de tels joueurs, capables de rassembler des millions de personnes derrière leur écran, de savoir qu'ils peuvent faire la différence à n'importe quel moment. Mais la MNM, au même titre que la MSN, tombe de plus en plus sur des équipes fortes collectivement, et qui connaissent les faiblesses de leur adversaire. Et sinon, demandez à Yunis Abdelhamid.
Galtier, pieds et poings liés
Y a-t-il une solution miracle pour changer l'état d'esprit de certains joueurs ? Non. Peu d'entraîneurs au monde seraient capables de faire passer un message clair et net à une telle attaque comme l'est la MNM. Pep Guardiola, Jürgen Klopp ou... Zinédine Zidane. Des entraîneurs qui ont tout gagné, qui ont la reconnaissance du monde du football et qui - selon eux - ont une légitimité. Une légitimité, peut-être, dont ne jouit ni Thomas Tuchel, ni Mauricio Pochettino ni Christophe Galtier. Le Français n'a pas encore échoué, mais il fait face aux mêmes problèmes que ses prédécesseurs. Pour que les choses s'arrangent au PSG, il faudrait qu'un coach soit capable de taper du poing sur la table. Pardon, un coach qui puisse taper du poing sur la table. Parce que si les mêmes maux traînent depuis des années à Paris, ce n'est probablement pas que la faute des entraîneurs.