L'Euro n'aura pas fait que du bien
Le 11 juillet 2021, l'Italie était sur le toit de l'Europe. À Wembley, la Squadra Azzurra était venue à bout de l'Angleterre, sur ses terres, en finale de l'Euro aux tirs au but. Un titre pour récompenser le très bon travail de Roberto Mancini, qui avait fait de l'équipe transalpine un groupe fiable, solide et pragmatique.
Mais ces qualités ont bien vieilli depuis. Moins d'un an plus tard, cette même Italie est éliminée en demi-finale de barrages à la Coupe du monde 2022, par la modeste Macédoine du Nord. Certes, les Italiens ont frappé 31 fois contre quatre pour leurs bourreaux. Mais ce résultat est aussi une sanction à une passivité ambiante au sein du groupe italien depuis des mois. Tout le monde rêvait d'une finale contre le Portugal, mais il n'en sera rien. Être éliminé par l'équipe de Cristiano Ronaldo aurait été un échec, mais aurait pu s'entendre. Prendre la porte contre la 67ème nation au classement FIFA est inadmissible pour un quadruple champion du monde.
Roberto Mancini avait décidé de reconduire un groupe presque identique à celui de l'Euro, un choix qui n'aura payé. Et un homme symbolise la chute de l'Italie ces derniers mois : Jorginho. Le joueur de Chelsea, merveilleux l'été dernier, marque le pas cette saison. C'est notamment lui qui a manqué le pénalty décisif face à la Suisse en novembre dernier. Mancini a décidé de lui faire confiance, comme à Ciro Immobile, l'ombre de lui-même sous le maillot de la Squadra Azzurra.
L'Italie doit se reconstruire
Mais une absence s'est particulièrement faite ressentir : celle de Federico Chiesa. Le joueur de la Juventus, victime d'une rupture des ligaments croisés du genou en janvier dernier, était l'une des valeurs sûres de l'Italie lors du dernier Euro. La blessure du fils d'Enrico a été un terrible coup dur pour Roberto Mancini et les siens, lui qui avait fait un bien fou à la Squadra Azzurra en juillet dernier. Offensivement, les Italiens ont perdu une belle arme, qu'ils n'ont pas su remplacer.
L'Italie n'ira donc pas au Mondial. Comme en 2018. Nous sommes désormais bien loin des standards auxquels nous avaient habitué les Transalpins. Désormais, ils devront se reconstruire, s'appuyer sur la nouvelle génération, alors que la Squadra Azzurra changera d'équipementier en 2023, avec l'arrivée d'Adidas à la place de Puma. Les Donnarumma, Locatelli, Bastoni, Barella, Tonali, Scamacca ou Zaniolo devront prendre leurs responsabilités. Et ce qui semble être sûr, c'est que Roberto Mancini ne devrait pas être l'homme de la situation.
Critiqué de toutes parts, y compris par sa propre mère, le sélectionneur italien devrait démissionner et laisser sa place. La presse transalpine évoque la possible arrivée d'un duo Cannavaro-Lippi pour prendre les rênes de l'équipe quatre fois championne du monde. Le chantier sera alors immense pour le(s) successeur(s) de Mancini. À l'image du travail effectué par Luis Enrique avec l'Espagne depuis plusieurs saisons désormais. Une chose est sûre, l'Italie devra une nouvelle fois regardé le Mondial depuis son canapé, et ce n'est vraiment pas sa place.