"On a souffert." Le constat d'Ander Herrera était clair après la victoire laborieuse du PSG contre Leipzig (3-2), mardi 19 octobre en Ligue des champions. "On a bien démarré le match, les 20-25 premières minutes, après on a perdu un peu le contrôle." Et pour cause : après un round d'observation, les joueurs de Leipzig ont activé le mode bestial. Les "Taureaux rouges" se sont mis à harceler chaque Parisien qui passait par là, et le PSG n'a rien pu faire d'autre que tenter de contenir cette furia adverse. Mauricio Pochettino l'a d'ailleurs reconnu après le match : ses joueurs "ont perdu trop de ballons en première période sous la pression de Leipzig."
Et pour l'entraîneur du club français, l'explication était toute trouvée : "nos milieux descendaient trop et on avait du mal à se connecter avec nos attaquants. Il faut du temps, nous sommes une équipe en construction." Des ennuis de nature tactique et conjoncturels, donc. Sauf que l'Argentin passe à côté du vrai problème : son PSG ne s'est tout simplement pas mis au niveau de l'intensité de Leipzig. Face à de tels chiens fous, le PSG aurait dû sortir les muscles et redoubler de férocité pour ne pas subir la tempête. Il a au contraire accepté cette situation, persistant à exposer ses milieux aux hyènes allemandes.
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Le manque d'envie d'avoir envie
Tactiquement, l'idée avait pourtant du sens. En attirant le gros des troupes de Leipzig près des cages parisiennes, le PSG offrait des boulevards à Kylian Mbappé et Lionel Messi. Le premier but du Français en a d'ailleurs fourni une éclatante démonstration. En une passe, Marquinhos a zappé l'intégralité des forces allemandes, envoyant Mbappé en terre promise (9e).
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Oui mais voilà, Leipzig a resserré les rangs et a redoublé d'ardeur, étouffant Verratti, Gueye et Herrera au milieu. Les Parisiens ne se sont alors plus retrouvés dans les positions favorables qu'ils se seraient offertes en se sortant du pressing adverse. Pour cela, il aurait fallu gagner la bataille du milieu, en multipliant les mouvements, les dédoublements, les séquences en une touche de balle. Mais surtout en affichant une hargne semblable à celle des Allemands, prêts à mordre dans chaque ballon. Or, lorsqu'une ouverture était trouvée, les Parisiens ont souvent manqué de tranchant pour poursuivre leurs actions, rattrapés par des Roten Bullen qui en voulaient plus qu'eux au duel.
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Un PSG spectateur alors qu'il sait être acteur
Mais c'est surtout en phase défensive que le PSG a souffert de la comparaison. Alors que Leipzig refusait de laisser le moindre répit aux Parisiens avec le ballon, les Allemands bénéficiaient de beaucoup plus de tranquillité pour lancer leurs offensives. Le pressing se fait de manière collective, et lorsque les trois de devant ne se tuent pas à la tâche, cela devient mission impossible pour imposer un rapport de force.
Le PSG aurait pourtant tout intérêt à reproduire ce modèle magnifié par Leipzig ce mardi, puisqu'un ballon récupéré haut est quasi synonyme de but pour l'inarrêtable duo Mbappé-Messi. La 67e minute en a fourni une illustration. Il a suffi d'un pressing plus haut des Parisiens et d'une plus grande vigueur au duel pour récupérer le ballon dans une zone dangereuse, et ainsi offrir l'égalisation sur un plateau aux stars de devant.
Le PSG est d'ailleurs largement capable de se transformer en cador de l'intensité et de l'engagement, comme il l'a montré pas plus tard que lors de son dernier match de Ligue des champions contre Manchester City (2-0). Mais les Parisiens semblent se réserver pour ce genre de gros choc, oubliant que ces ingrédients sont le b.a.-ba pour affronter un adversaire comme Leipzig. Et si les partenaires de Kylian Mbappé se voient déjà aller à la guerre contre les superpuissances du continent en avril et en mai, ils feraient bien de se rappeler qu'en Ligue des champions, les champs de bataille et les fronts ouverts sont partout.