Le Racing Club de Strasbourg est l'une des grandes surprises de la saison en Ligue 1. Avec un effectif sensiblement semblable à celui de la saison dernière, le club strasbourgeois réussit une excellente saison. Leur nouveau coach Julien Stéphan y est pour beaucoup. Tactiquement, son 352 est très intéressant. Nous nous intéressons précisément aux circuits de sortie de balle de ce dernier.
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L'analyse tactique du Racing de Stéphan est particulièrement intéressante. Luttant pour une place sur le podium, le club alsacien peut en effet avancer des statistiques originales. Le club strasbourgeois présente un total de 12,7 tirs par match (les plaçant à la sixième position du pays - Paris tirant 14,8 fois par match), mais le plus faible taux de dribbles par match (7,4 dribbles par match contre les 13 dribbles par rencontre des Parisiens, par exemple). La réussite du club alsacien est donc principalement due à son jeu de passe et sa tactique intelligente.
Sortie de balle visant le surnombre
Se présentant dans un 3322 en possession de balle, le Racing lance généralement ses circuits autour d'un losange. Les défenseurs centraux et le milieu défensif forment un losange devant attirer le bloc adverse. Pendant ce temps, les deux milieux écartent afin d'attirer les milieux adverses. Dans le même temps, les pistons collent la ligne tandis que les deux avants occupent les centraux adverses.
Le rôle des milieux de terrain est alors primordial. Ces joueurs devant avoir un QI football avancé lancent le timing de la sortie. Au moment où l'un deux a pu se débarrasser de son adversaire du milieu, il se place dans le demi-espace de son côté afin de créer un doute pour le latéral adverse. Ainsi, le piston strasbourgeois est libéré et généralement servi. Le central adverse ne pouvant pas coulisser, car toujours occupé par les deux attaquants adverses.
Après avoir créé le surnombre, le milieu profite alors de l'espace. En se lançant dans le demi-espace du côté concerné, le milieu de terrain créé alors une solution en profondeur pour le piston.
Strasbourg et le pouvoir de l'incertitude
Dans le cas où la sortie de balle serait lue par l'adversaire, les joueurs strasbourgeois ont de quoi varier leur circuit. De temps en temps, le surnombre est créé par le décrochage d'un des attaquants. Le milieu prend alors la profondeur afin de créer de l'incertitude dans la défense adverse.
L'attaquant concerné se doit, d'ailleurs, d'avoir une bonne lecture du jeu. Son décrochage permet de sortir le défenseur de sa zone, mais offre aussi une solution dans les pieds si la profondeur trouvée par le milieu est inexploitable.
Strasbourg ou Le "Guardolisme du pauvre"
Cette gestion des demi-espaces par des milieux cherchant la profondeur est l'une des bases du jeu de Guardiola. S'il est, bien entendu, plus facile à mettre en place avec des De Bruyne ou Xavi au milieu, Stéphan nous prouve que des joueurs intelligents peuvent très bien mettre en place de telles sorties de balle.
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Ces stratégies de sorties de balles ont des impératifs. Les défenseurs centraux se doivent d'être à l'aise balle au pied et gérer les longs ballons. Le Q.I. Football des milieux doit être grand pour analyser et comprendre rapidement la situation. Les attaquants doivent pouvoir être justes techniquement. Enfin, des pistons endurants sont impératifs. Une nouvelle fois, Stéphan a su être malin sur le sujet.
Les arrivées de Kévin Gameiro et sa connaissance tactique en pointe, de Gerzinho Nyamsi (et ses 85% de passes réussies en carrière) ou encore de Frédéric Guilbert (et sa moyenne supérieure à 10 km parcouru par match) ont été des réussites pour Stephan. Au-delà des noms, le coach strasbourgeois semble avoir effectué un recrutement parfaitement adapté à la philosophie de jeu qu'il voulait mettre en place.
Le futur de l'Olympique Lyonnais ?
Il est toujours intéressant de remarquer l'impact d'un coach sur une équipe. Avec quelques ajustements bien choisis, Stéphan a réussi à faire du Racing Club de Strasbourg nu club efficace, mais aussi et surtout très agréable à suivre. Après plusieurs saisons réussies à Rennes, Stéphan se fait définitivement un nom en tant que tacticien. Son nom est d'ailleurs cité pour remplacer Peter Bosz à Lyon. Affaire à suivre, donc...