Chaque année, c'est la même histoire. Pataugeant dans le ventre mou du classement de la Ligue 1, n'ayant plus rien à jouer et avec un maintien quasi assuré, les Girondins de Bordeaux terminent leur saison en cours en roue libre. L'exercice 2020/2021 n'a pas échappé à la règle : se pensant à l'abri, les Bordelais ont arrêté de jouer à partir de la fin janvier. Depuis une défaite contre Lyon (1-2), le 29 janvier, les Girondins ont mordu la poussière à 9 reprises en 11 matchs. Et même les cadres de l'effectif semblent démunis, impuissants, désemparés.
Les Girondins Verts de honte
Dimanche 11 avril, les Girondins se sont vautrés une nouvelle fois contre Saint-Etienne. Et dans les grandes largeurs (4-1). Même l'ouverture du score précoce de Hwang, sur un penalty imaginaire, n'a rien changé à l'océan de lose dans lequel barbotent les partenaires d'Hatem Ben Arfa, remplaçant contre les Verts.
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Signe du manque d'investissement qui anime les naufragés bordelais : deux penalties ont été concédés, à chaque fois transformés par Wahbi Khazri. Le Tunisien a signé un triplé, tandis que Zaydou Youssouf a aggravé le cas de Bordeaux en fin de match. Khazri et Youssouf, deux anciens de la maison bordelaise...
Un Paul Baysse désabusé
Le pire dans tout ça est que même les cadres des Girondins ne semblent plus avoir de solutions. Dépité après la rencontre, le chêne de la Ligue 1 Paul Baysse était sans voix :
"Je n'ai pas les mots, c'est horrible. On subit, on perd 4-1 alors qu'on mène 1-0. On est à deux doigts de revenir, de gagner… mais on est tout le temps à deux doigts. Franchement, c'est dur. Avant le match, on s'est dit : 'allez, on ne prend pas de but' et on en prend 4. Celle-ci elle fait mal."
Paul Baysse au micro de Canal+ après le match
A forcer de jouer avec le feu...
Des propriétaires qui ne se préoccupent du club que pour s'en débarrasser, une direction déconnectée, des supporters à bout de nerfs envers les responsables, des joueurs qui n'ont pour la plupart aucun lien affectif envers les Girondins... A Bordeaux, la crise est plus profonde que jamais. Et elle pourrait bien mener à l'apocalypse, cette fois : la descente en Ligue 2.
Quinzième avec seulement 6 points d'avance sur le barragiste Nîmes, le club au scapulaire flirte avec le danger. Tandis que Nîmes, Brest ou Lorient sont en opération commando pour le maintien dès le début de la saison, avec un effectif soudé et uni autour de cet objectif, celui de Bordeaux n'est qu'un panier de crabes rempli de mercenaires en fin de contrat et de joueurs en prêt. Il faudra vraiment toute l'expérience et le leadership de Laurent Koscielny et Paul Baysse pour éviter une catastrophe dont personne ne veut encore parler...