En avril 2012, la rivalité entre le Real Madrid et le Barça est à son sommet. C'est un concentré des meilleurs joueurs et des meilleurs entraîneurs de la planète que les deux équipes alignent. A gauche : le Barça de Lionel Messi, Andrés Iniesta, Xavi, Busquets, Carles Puyol et Dani Alves, entraînés par Pep Guardiola. A droite : le Real Madrid de Cristiano Ronaldo, Iker Casillas, Sergio Ramos, Karim Benzema, Ángel Di María, Mesut Özil et... Esteban Granero.
Le milieu remplaçant des Merengue à l'époque, qui a aujourd'hui 33 ans et qui est toujours actif en D3 espagnole, a raconté comment son entraîneur José Mourinho avait triomphé du "meilleur Barça de l'histoire", à l'occasion du fameux Clásico remporté 2-1 au Camp Nou.
José Mourinho face au défi de la "meilleure équipe de l'histoire"
Esteban Granero commence par rappeler les forces en présence. Pour lui, pas de doute, ce choc entre le Barça et le Real était l'un des points culminants du sport à l'époque.
"C'était probablement le plus gros duel dans le football depuis l'Arsenal d'Arsène Wenger et le Manchester United de Sir Alex Ferguson. C'était un énorme combat. Nous avions des identités différentes, mais c'était deux clubs construits pour gagner. Il y avait des excellents joueurs des deux côtés, probablement les meilleurs du monde à l'époque."
Esteban Granero dans une interview pour Goal
Mais comme le rappelle Esteban Granero, le FC Barcelone avait un temps d'avance sur le Real Madrid à l'époque. Depuis l'historique sextuplé de 2009, le Barça s'était imposé comme l'équipe référence du XXIe siècle, au point d'être considéré par certains comme la meilleure équipe de l'histoire. En 2012, au moment de défier le Real Madrid lors du Clasico d'avril, les Blaugrana de Pep Guardiola étaient en effet triples vainqueurs en titre de la Liga (2009, 2010, 2011) et doubles vainqueurs de la Ligue des champions (2009, 2011).
Le Real de José Mourinho fait chuter le Barça
Mais le Real Madrid avait un sacré atout au moment de se présenter face à cet immense défi : José Mourinho. Pour Esteban Granero, les Merengue n'auraient sans doute pas décroché la victoire au Camp Nou sans la capacité de ralliement du "Special One" :
"Face à ce Barça, nous n'étions pas les favoris. Ce qui, au Real Madrid, n'est pas facile à accepter. Mais José Mourinho nous a fait croire que nous n'étions inférieurs à personne, il nous a dit que c'était possible et il a rendu cela possible."
Esteban Granero dans une interview pour Goal
Doté d'un ego surdimensionné, José Mourinho ne peut en effet accepter que quelqu'un soit supérieur à lui. Mais comme le souligne Granero, l'actuel entraîneur de Tottenham a aussi fait tout ce qu'il fallait pour créer l'exploit au Camp Nou. Méticuleux, redoutable pour cibler les faiblesses de l'équipe adverse, il a mis en place un plan, ce jour-là, pour inhiber Lionel Messi et ses compères d'attaque.
Et cela a fait mouche : sa composition très offensive (Benzema, Di Maria, Özil et Cristiano Ronaldo) a poussé le Barça dans ses retranchements, tandis que Xabi Alonso et Sami Khedira étaient chargés des basses besognes. C'est même ce dernier, pas le plus sexy de la bande, qui a ouvert le score. Et si Alexis Sanchez a égalisé pour le Barça à la 70e minute, Cristiano Ronaldo a tout de suite redonné l'avantage aux Merengue pour l'emporter au final (2-1).
Cristiano Ronaldo, l'autre atout du Real Madrid
Et pour Esteban Granero, c'est cet autre grand bonhomme - Cristiano Ronaldo - qui a été la clé du succès face au Barça :
"Il était le meilleur joueur à cette époque, avec Lionel Messi. Les deux étaient très différents, mais ils étaient tous deux bien au-dessus de tout le monde. Jouer aux côtés de Cristiano m'a beaucoup inspiré car il en voulait toujours plus. C'était un vrai gagnant. Un vrai combattant aussi : il n'abandonnait jamais quand on perdait."
Esteban Granero à Goal
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Le Real Madrid, fort de ses deux extraterrestres, a ainsi pu mettre fin à l'hégémonie du Barça de Pep Guardiola en Liga cette saison-là. Sacrés avec un total hallucinant de 100 points en championnat, les Merengue ont fait les choses en grand. Il fallait bien ça pour faire chuter la meilleure équipe de l'histoire...