C'est un drôle de sentiment. Le Paris Saint-Germain a réalisé une prouesse homérique en terrassant le Bayern (2-3), chez lui, en quart de finale aller de Ligue des champions mercredi 7 avril. Cela faisait plus de deux ans que l'ogre bavarois n'avait plus connu la défaite dans la compétition.
Mais de l'autre côté, le PSG a eu l'impression d'être le jouet du Bayern pendant une grande partie du match. Et le plus fâcheux est que les Parisiens ont semblé assumer ce rôle de victime, qui tend la joue pour se faire baffer. Recroquevillés dans leur camp, tentant de se serrer les coudes en attendant une nouvelle déferlante du Bayern, les partenaires de Presnel Kimpembe ont fait barrage comme ils pouvaient. Et ça a marché. Mais jusqu'à quand ?
Le punching-ball parisien
Il suffit de jeter un œil à la fiche de statistiques pour constater l'écrasante domination du Bayern. 64% de possession de balle, mais surtout 31 tirs tentés (!), le total est colossal. A côté de ça, les 21 tirs du Barça en huitième de finale retour face au PSG (1-1) font presque pâle figure. Et c'est là où le bât blesse pour le PSG. On croyait que les Parisiens étaient échaudés, vexés d'avoir été autant ballottés par les Blaugrana. On croyait que les Parisiens allaient rectifier le tir, bomber le torse et cesser d'endosser le costume de punching-ball. Erreur. Le PSG semble au contraire assumer ce rôle, qui lui permet de mettre en place ses redoutables contre-attaque.
Un rôle assumé, et qui porte ses fruits
Le choix était volontaire de la part de Mauricio Pochettino. S'il ne s'attendait pas à souffrir autant, il savait que c'était en laissant le Bayern s'approcher de ses cages que ses Parisiens pourraient mieux piquer le géant bavarois en contre. C'est déjà de cette manière que le PSG de Kylian Mbappé, qui n'est jamais aussi redoutable que lorsqu'il bénéficie de profondeur et d'espaces, avait assommé le Barça en huitième de finale aller (4-1). Cette tactique est certainement la meilleure contre des formations comme le Bayern et le Barça, qui jouent haut et laissent leurs défenses exposées en phase de transition.
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Une carapace qui peut se briser à tout moment
Mais tout de même. On ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'il se serait passé si Ousmane Dembélé n'avait pas autant vendangé en huitième retour, ou si Robert Lewandowski avait été présent à la conclusion des actions du Bayern en quart aller. Jusqu'à présent, le PSG a eu de la réussite. Mais en aura-t-il tout le temps ? Comment le PSG réagira-t-il le jour où les attaquants adverses seront sans pitié ? Combien de buts le PSG encaissera-t-il le jour où l'immense Keylor Navas aura un coup de moins bien ? Avec 9 arrêts face au Bayern et 10 contre le Barça, le gardien costaricain a jusqu'ici été le sauveur du PSG. Mais jusqu'à quand ?