Complètement fou ! Mené jusqu'à la 94e minute par Valladolid en Liga, le FC Séville a égalisé au bout du temps additionnel. Et pas grâce à n'importe qui : c'est son gardien marocain Yassine Bounou, monté sur corner, qui a délivré les siens. Un résultat crucial dans la course à la Ligue des champions, puisque le club andalou, quatrième, prend provisoirement dix points d'avance sur son premier poursuivant, la Real Sociedad.

Bounou entre en scène

Yassine Bounou aurait pu ne jamais être le héros de ce match. C'est l'attaquant remplaçant Luuk de Jong qui devait enfiler son costume de sauveur, samedi 20 mars. Entré en jeu à la 68e minute, le supersub néerlandais a l'habitude de marquer en fin de match, notamment de la tête. Mais cette fois, le destin voulait que ce soit Bounou, surnommé "Bono", qui ait son moment de gloire.

Yassine Bounou. Icon Sport
Yassine Bounou. Icon Sport

Après les vaines tentatives de De Jong, le FC Séville se dirige vers la défaite à la 94e minute. Mais un ultime corner offre une dernière chance aux Blanquirrojos, et Yassine Bounou décide de tenter le tout pour le tout en montant aux avant-postes. On croit à un coup d'épée dans l'eau quand le corner atterrit au second poteau, loin de "Bono".

Mais celui qui est né au Canada croit en sa bonne étoile, et reste présent au cœur de la surface. Son compatriote Youssef En-Nesyri s'arrache pour remettre le ballon en retrait, Jules Koundé fait une intervention décisive et le cuir revient sur Bounou, optimalement placé. D'un intérieur du pied parfaitement maîtrisé, à la manière d'un avant-centre, le gardien fait chavirer son équipe dans le bonheur. Un bonheur qui ressemble surtout à du soulagement, puisqu'un point du match nul reste un mauvais résultat contre une équipe de bas de tableau.

"Je ne savais même pas comment célébrer"

Mais pour Bounou, la joie est trop forte. Le Marocain n'avait jamais connu telle sensation. De faire trembler les filets, premièrement, mais aussi de délivrer les siens au bout du temps additionnel. Il est plutôt habitué à sauver les meubles, dans l'ombre, par ses parades qui n'attirent pas la lumière des projecteurs. D'où sa joie très spontanée, très touchante, totalement inattendue après son but. Ivre de bonheur, le portier de 29 ans a couru comme un dératé, a retiré son maillot et s'est jeté vers ses coéquipiers du banc pour partager sa béatitude.

"C'est difficile de décrire le fait de marquer un but, je ne savais même pas comment le célébrer. C'est très étrange, vous êtes là dans votre but et puis tout d'un coup... Il s'agit du premier but de ma carrière. (L'entraîneur Julen) Lopetegui m'a dit de monter et je me suis souvenu d'un match à Valladolid avec Girona (son ancien club), où j'avais presque marqué. C'était incroyable. Un très bon sentiment. Les attaquants ont beaucoup de chance de vivre ce que c'est que de marquer un but. "

Yassine Bounou en réaction à chaud d'après match contre Valladolid (1-1)

Le gardien se devait de remettre les pendules à l'heure, lui qui avait fait parler de lui pour avoir provoqué Erling Haaland avant un penalty, en 8e de finale retour de Ligue des champions face au Borussia Dortmund (2-3), mardi 9 mars. Contre Valladolid, Bounou a montré qu'il savait aussi faire parler ses pieds !

Yassine Bounou. Icon Sport
Erling Haaland chambre Yassine Bounou après la provocation du gardien sévillan en Ligue des champions. Icon Sport