Marco Verratti s'impose saison après saison comme l'une des références du continent à son poste. Pour le PSG, difficile de trouver meilleur que son milieu italien de 28 ans. D'autant plus après sa démonstration en 8e de finale aller de Ligue des champions face au Barça (4-1), mardi 16 février. Pourtant, selon deux pointures allemandes du poste, Verratti ne peut pas encore être considéré comme l'un des plus grands milieux actuellement.

Lothar Matthäus met un stop à Verratti

C'est notamment l'avis de Lothar Matthäus. Ballon d'Or 1990 et champion du monde avec l'Allemagne la même année, l'ancien milieu du Bayern et de l'Inter cible un domaine dans lequel Verratti a encore tout à prouver : ses performances avec l'équipe nationale.

Lothar Matthäus embrasse la Coupe du monde 1990. Icon Sport
Lothar Matthäus embrasse la Coupe du monde 1990. Icon Sport

« En équipe d’Italie, il n’a encore jamais véritablement livré des prestations de grande envergure lors d’une compétition majeure. Alors qu’un joueur comme Nicolò Barella (Inter) a montré l’étendue de son talent, avec des performances de haut niveau sur la durée. »

Lothar Matthäus à France Football

Lothar Matthäus embrasse la Coupe du monde 1990. Icon Sport
Nicolò Barella avec l'Inter. Icon Sport

Suffisant, selon Matthäus, pour classer Verratti dans le groupe des poursuivants des meilleurs milieux du moment :

« Au niveau de la hiérarchie des milieux actuels, je situe Verratti à peu près au même rang que Frenkie De Jong (Barça), Marcel Sabitzer (Leipzig) et Denis Zakaria (Mönchengladbach). Mais un cran en dessous des Ilkay Gündogan (Manchester City), Nicolò Barella, Leon Goretzka et Joshua Kimmich (Bayern). »

Lothar Matthäus à France Football

Lothar Matthäus embrasse la Coupe du monde 1990. Icon Sport
Ilkay Gündogan est en feu avec Manchester City cette saison. Icon Sport

"Schweini" est du même avis

Plus proche de notre époque, Bastian Schweinsteiger, qui a côtoyé Marco Verratti (arrivé au PSG en 2012 quand Schweinsteiger a joué à Manchester United jusqu'en 2017), est à peu près du même avis. Le champion du monde 2014 et vainqueur de la Ligue des champions 2013 avec le Bayern distingue trois cadors, les mêmes que Matthäus (Gündogan, Kimmich et Barella), qui seraient au-dessus de la mêlée.

Lothar Matthäus embrasse la Coupe du monde 1990. Icon Sport
Bastian Schweinsteiger soulève la Coupe du monde avec l'Allemagne en 2024. Icon Sport

« Actuellement, le niveau de jeu de Gündogan à Manchester City est exceptionnel. Tout comme Joshua Kimmich et Nicolò Barella. Ils constituent à l’heure actuelle les trois références dans l’entrejeu. Derrière, je vois Verratti. Il pourra prétendre au même statut que les trois autres en cas de victoire en Ligue des champions ».

Bastian Schweinsteiger à France Football

Lothar Matthäus embrasse la Coupe du monde 1990. Icon Sport
Joshua Kimmich. Icon Sport

Un classement qui manque d'objectivité

Pour rappel, dans le groupe des trois titans que cite "Schweini", seul Kimmich a gagné la Ligue des champions, l'an dernier avec le Bayern. A 24 ans, Barella ne dispute que sa deuxième saison au très haut niveau avec l'Inter. Il n'a aussi jamais franchi la phase de groupes de la Ligue des champions. Quant à Ilkay Gündogan (30 ans), s'il enflamme tout sur son passage cette saison, avec notamment 11 buts en 12 matchs entre la mi-décembre et la mi-février, il n'est un titulaire à part entière que depuis septembre 2019 chez les Cityzens.

Schweinsteiger semble donc accorder un traitement de faveur à certains de ses chouchous, qui n'ont pas besoin d'une victoire en Ligue des champions comme il l'est demandé à Verratti pour faire figure de ponte du milieu.

Lothar Matthäus embrasse la Coupe du monde 1990. Icon Sport
Marco Verratti. Icon Sport

Difficile également de ne pas voir un certain chauvinisme chez Matthäus, qui cite quatre joueurs de Bundesliga dans son classement. Si la présence de Kimmich et Goretzka va de soi, après leur colossal quintuplé en 2020 complété par un sixième trophée avec le Bayern en février dernier, celle de Sabitzer et de Zakaria est beaucoup plus discutable. Peut-être Matthaüs ne regarde-t-il pas assez les matchs des autres équipes européennes en championnat et en Ligue des champions. Il n'appartient qu'à Marco Verrratti de montrer, dès ce mercredi 10 mars en 8e de finale retour contre le Barça, que Matthäus et Schweinsteiger ont eu gravement tort de le sous-estimer.