Des unes qui se veulent fortes. Lundi 5 avril, Marca et Sphera Sports, deux médias espagnols, ont choisi de consacrer leur première page à l'incident raciste dont aurait été victime Mouctar Diakhaby, dimanche 5 avril. Le jeune défenseur français de Valence se serait fait traiter de "negro de mierda" ("Noir de merde") par Juan Cala, le défenseur de Cadix, lors de la défaite des Ches contre le promu (1-2).

Marca et Sphero Sports montent au créneau

Le grand quotidien Marca a fait ce choix, et il est tout à son honneur. Plutôt que de titrer sur la course au titre totalement relancée en Liga après la défaite de l'Atlético de Madrid contre le FC Séville (0-1), le journal n'a pas hésité à mettre Mouctar Diakhaby en avant. En légende d'une photo du défenseur français, qui apparaît seul sur le banc et dévasté après les propos racistes dont il aurait été victime, Marca a titré : "Tu n'es pas seul".

Une manière d'apporter son soutien à l'ancien Lyonnais, mais aussi d'appeler les instances espagnoles à agir. Une enquête n'a toujours pas été ouverte par la Ligue espagnole. Son président Javier Tebas avait pourtant déclaré en juin dernier que le racisme était un "sujet à éliminer", et que "tous les comportements racistes jusqu'à présent ont été l'objet de poursuites de la part de la Liga".

Quant à Sphera Sports, un portail d'actualités sportives, il a aussi placé l'incident raciste présumé en une de son magazine. "Indignés, mais pas beaucoup", a titré le média, en référence au faible soutien qu'a reçu le défenseur français en dehors du club de Valence. Car au-delà du silence des instances espagnoles, les médias de l'autre côté des Pyrénées ont aussi brillé par leur manque de volonté à défendre Diakhaby.

Ailleurs, le silence

C'est d'ailleurs ce que reproche cet internaute (tweet ci-dessous). Si Marca et Sphera Sports n'ont pas hésité à franchir le pas, d'autres grands quotidiens ne se sont pas mouillés. AS, Mundo Deportivo et Sport n'ont ainsi consacré qu'un ou deux articles à l'incident, relégués loin du centre des actualités de leur portail web ou de leur édition du jour.

A leur décharge, il ne s'agit encore que d'accusations de racisme, et Juan Cala reste à ce jour présumé innocent. Le temps de la condamnation viendra, on l'espère, lorsque la culpabilité du défenseur de Cadix aura été établie (ou non).