C'est un événement qui est toujours plus contesté. La Coupe du monde 2022 au Qatar continue de provoquer de très vives réactions dans le monde du football. Pas connu pour sa langue de bois, l'Allemand Toni Kroos s'est à son tour exprimé sur le sujet. Ett autant dire qu'il n'a pas pris de gants.

Toni Kroos dénonce une "erreur"

Toni Kroos n'est pas n'importe qui dans le monde du ballon rond. Le milieu de terrain du Real Madrid affiche un palmarès à faire pâlir d'envie de nombreux footballeurs. Il a notamment remporté quatre fois la Ligue des champions, en y ajoutant cinq championnats nationaux (3 en Allemagne, 2 en Espagne) et pléthore de coupes nationales. Il a aussi remporté la Coupe du monde 2014 au Brésil avec l'Allemagne. Autant dire qu'il fait partie des voix que l'on écoute quand il s'exprime.

Kroos a choisi de prendre position sur le Qatar dans le podcast "Einfach mal Luppen", qu'il gère avec son frère Félix. L'occasion pour lui de dénoncer notamment les conditions de travail des migrants sur les chantiers au Qatar. Il a ainsi évoqué des "horaires de travail en continu sous des températures de 50°C". Toni Kroos a aussi souligné que les migrants mobilisés pour construire les enceintes de la Coupe du monde 2022 "ne sont pas correctement nourris et n'ont pas accès à l'eau potable". Selon le rapport d'une ONG publié récemment, au moins 6.500 travailleurs migrants sont morts au Qatar depuis 2011. Une date qui correspond à l'attribution de la compétition au pays.

C'est bien simple, pour lui, la situation est "inacceptable". Kroos estime donc que l'attribution de la Coupe du monde 2022 par la FIFA au Qatar n'était pas une "bonne décision" et même une "erreur". Alors qu'il est âgé de 31 ans, cette Coupe du monde 2022 au Qatar pourrait aussi être la dernière pour Kroos. On mesure donc la force de sa prise de position.

Toni Kroos n'a pas vraiment envie d'aller au Qatar / Icon Sport
Toni Kroos n'a pas vraiment envie d'aller au Qatar / Icon Sport

Le monde du football hausse peu à peu le ton

Cette intervention de Toni Kroos s'inscrit dans un contexte global et récent de dénonciation du Qatar par certains acteurs du monde du football. L'une des premières actions fortes a été prise par un fournisseur de gazon néerlandais, qui a annoncé son refus d'équiper le Qatar pour la compétition.

Toni Kroos n'a pas vraiment envie d'aller au Qatar / Icon Sport
La Norvège a pris position de façon très visible / Bildbyran / Icon Sport

Mais ce que tout le monde attendait, c'était une action forte de la part des principaux acteurs : les sélections nationales. Et la Norvège qui a osé franchir le pas, le 24 mars dernier. Avant le coup d'envoi d'un match de qualification au Mondial 2022, les partenaires d'Erling Haaland ont affiché directement sur un T-Shirt le message suivant : "Droits de l’Homme, sur et en dehors du terrain". Le pays pourrait même boycotter la compétition si des sanctions ne sont pas prises contre le Qatar. Signe que le sujet est sensible, la FIFA, parfois si prompte à sanctionner les revendications politiques, a choisi de ne rien faire, défendant "la liberté d'expression".

L'équipe d'Allemagne a aussi réalisé une action similaire. Avant un match de qualification au Mondial, les titulaires de la Nationalmannschaft ont revêtu un maillot avec chacun une lettre en majuscule pour former le mot "Human rights" ("droits de l'Homme"). En revanche, la position des Pays-Bas avait fait polémique dans la patrie orange. La Fédération néerlandaise avait déclaré qu'elle ne boycotterait pas l'événement. Objectif ? Avoir "un plus grand impact et faire bouger les choses", comme l'a souligné le milieu des Oranje Georginio Wijnaldum. Les débats sur le Qatar sont encore loin de connaître leur épilogue...