Jeune retraité international après 10 ans en bleu et 98 sélections en équipe de France, Raphaël Varane se concentre désormais sur son club, Manchester United. Il prend aussi davantage de temps pour être avec sa famille. Mais dans un entretien accordé à L'Équipe, l'ancien joueur du Real Madrid a voulu sensibiliser le public sur la gravité et la dangerosité des commotions cérébrales. Des blessures dont il a lui-même été victime.
Varane a connu plusieurs commotions cérébrales
Sensibilisé par le docteur Philippe Malafosse, Raphaël Varane a, lui aussi, voulu faire passer plusieurs messages sur la dangerosité d'une commotion cérébrale. Et l'ancien joueur du Real a révélé en avoir subi à plusieurs reprises. Notamment en quart de finale de la Coupe du monde 2014. "On joue contre le Nigeria en huitièmes de finale. En début de deuxième période, il y a un centre où je prends le ballon sur une tempe, et je finis ma course dans les filets du but adverse. Je termine le match mais je suis en mode 'pilote automatique'. Si quelqu'un m'avait parlé à ce moment-là, je ne sais même pas si j'aurais été capable de répondre. Je ne me souviens pas du match après ce choc" a-t-il d'abord expliqué.
"Je ressentais une fatigue oculaire" a poursuivi Raphaël Varane. Le Français a reconnu qu'il ignorait les potentielles conséquences mortelles de multiplier les chocs à la tête. Il a également raconté avoir joué une rencontre de Ligue des champions, contre Manchester City (en 2020), diminué par un choc à la tête reçu plusieurs jours avant le match. Je l'ai senti dès l'échauffement, je me disais : réveille-toi. J'avais presque envie de me mettre des claques. "Pendant le match, mes trois premiers ballons étaient propres techniquement, mais c'était beaucoup trop lent. Je n'arrivais pas à me concentrer pour rester dans mon match, j'étais comme spectateur" a-t-il expliqué.
"Ça fait tout de suite faible de dire qu'on est fatigué"
Invité à parler des micro-commotions liées au jeu de tête, Raphaël Varane reconnaît en avoir pris connaissance que très récemment, à Manchester United. Le Français a d'ailleurs manqué une rencontre après un enchaînement de têtes en match. Ces dernières ont découlé sur des fortes migraines et "une grosse fatigue oculaire." Une décision dure à prendre pour des compétiteurs, habitués à avoir mal.
"En tant que footballeurs habitués à jouer au plus haut niveau, on est habitués à la douleur, on est un peu des soldats, des durs au mal, des symboles de la force physique, or ce sont des symptômes qui sont assez invisibles. Si tu as mal à la jambe et que tu boites, tout le monde le voit. Mais là, ça fait tout de suite faible de dire qu'on est fatigué, qu'on a des migraines ou de la fatigue oculaire. Ça s'apparente souvent à des excuses ou au fait de ne pas être prêt à relever le défi" a souligné l'ancien international français, qui préconise un nombre limité de têtes par entraînement, et qui pense forcément aux générations futures. Et notamment son fils.
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"Mon fils de 7 ans joue au football, et je lui conseille de ne pas faire de têtes. Pour moi, c'est essentiel. Quand j'étais en préformation au pôle Espoirs de Liévin, je me souviens qu'on avait des entraînements où il fallait ne faire que des têtes, ce n'est pas normal. Même si ça ne provoque pas de traumatisme sur le coup, on sait qu'à long terme les chocs à répétition risquent d'avoir des effets néfastes. Personnellement, je ne sais pas si je vivrai jusqu'à 100 ans, mais je sais que j'ai abîmé mon corps. Il faut que les dangers du jeu de tête soient inculqués sur tous les terrains de foot amateur et chez les jeunes" a conclu le joueur de Man United.