Un maillot qui attise les tensions

Il y a quelques jours, l’Ukraine a dévoilé son nouveau maillot que l’équipe entraînée par Andriy Chevtchenko portera lors de l’Euro. Comme on y était habitué avec les anciens modèles, il est principalement jaune avec des petites touches de bleu pour représenter les deux couleurs du drapeau du pays. Mais un détail a mis le feu aux poudres et a attisé les tensions entre l’Ukraine et la Russie. On peut distinguer sur le maillot des motifs représentant les frontières ukrainiennes. Et celles-ci englobent la Crimée. Or, cette région a été annexée par la Russie en 2014.

Depuis, les deux pays sont en guerre. Le choix de mettre ces motifs a donc sans surprise déclenché la polémique en Russie. Le gouvernement de Poutine n’a pas tardé à réagir. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères a pointé du doigt la phrase "Slava Ukraïni, Geroem Slava", également présente sur le maillot. Elle a affirmé que ce slogan était utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale par des groupes nationalistes ukrainiens qui soutenaient les nazis.

La Fédération russe de football a alors même envoyé une lettre de plainte à l’UEFA pour contester le maillot que porteront les Ukrainiens lors du tournoi. Elle y demande à l’instance européenne du football de ne pas approuver l’uniforme ukrainien pour empêcher d’autres pays « d’utiliser leurs équipements à des fins politiques » dans le futur.

Le président ukrainien soutient le maillot de la sélection

Depuis, le président de l’Ukraine lui-même a pris la parole via un post sur Instagram. Et son discours est clair : il soutient totalement le maillot choisi par Joma, l’équipementier de la Zbirna. Volodymir Zelenskiy n’a laissé aucune ambiguïté sur sa position :

"Le nouveau maillot de l’équipe nationale est vraiment spécial. Il sait comment choquer et comporte de nombreux symboles importants qui unissent les Ukrainiens de Luhansk à Uzhorod, de Chernihiv à Sébastopol (l’une des plus importantes villes de Crimée, NDLR). Notre pays est uni et indivisible. La Crimée c’est l’Ukraine."

Des déclarations qui devraient donc faire enrager le gouvernement russe. Depuis le début du conflit entre les deux pays, leurs sélections nationales ne se sont pas affrontées. Si cela venait à se produire, la rencontre risquerait alors d’être plus qu’explosive.