Joachim Löw s'est toujours montré catégorique. Peu après le fiasco du Mondial 2018 (élimination en phase de groupe), le sélectionneur de l'Allemagne a fermé les portes de la Nationalmannschaft à certains cadres, comme Thomas Müller, Jérôme Boateng ou Mats Hummels. Ces derniers étaient vus comme le symbole d'une Allemagne usée, incapable de se renouveler.

Thomas Müller (au centre) et Mats Hummels (à droite), ici avec Toni Kroos (à gauche), incarnaient encore la Nationalmannschaft en 2016. Photo Icon Sport
Thomas Müller (au centre) et Mats Hummels (à droite), ici avec Toni Kroos (à gauche), incarnaient encore la Nationalmannschaft en 2016. Photo Icon Sport

Joachim Löw a ainsi fait passer un vent de fraîcheur sur ses troupes, en remplaçant les anciennes gloires (selon lui) par de nouveaux visages, censés apporter leur fougue et leur insouciance. Mais depuis plus de deux ans, Löw et l'Allemagne tâtonnent. Le sélectionneur multiplie les dispositifs tactiques et les joueurs à chaque poste, sans trouver la bonne formule. Si la Mannschaft est longtemps restée invaincue en 2020 (quatre matchs nuls, trois victoires), elle s'est fracassée contre l'Espagne (0-6) lors de son dernier match de l'année.

Thomas Müller (au centre) et Mats Hummels (à droite), ici avec Toni Kroos (à gauche), incarnaient encore la Nationalmannschaft en 2016. Photo Icon Sport
Joachim Löw a du mal à trouver ma bonne formule avec l'Allemagne. Photo Icon Sport

Kroos sonne la révolte

Une humiliation qui n'a clairement pas été du goût de Toni Kroos. L'indéboulonnable milieu allemand, l'un des rares survivants de la déroute du Mondial 2018, a estimé que l'Allemagne ne pouvait plus se passer de l'expérience de ses anciens tauliers. Surtout que l'Euro 2021 approche à grands pas. Il a ainsi lancé un appel du pied à son sélectionneur pour rappeler Thomas Müller et compagnie en vue de l'échéance de juin et juillet.

Thomas Müller (au centre) et Mats Hummels (à droite), ici avec Toni Kroos (à gauche), incarnaient encore la Nationalmannschaft en 2016. Photo Icon Sport
Toni Kroos en a assez : pour lui, l'Allemagne a besoin de ses anciens tauliers. Photo Icon Sport

« Je pense qu’au bout du compte, il faut savoir anticiper les choses. Si le plan de l'entraîneur a fonctionné comme il le voulait à l'époque, il faut se demander si c’est toujours le cas maintenant. Il faut décider de ce qui est le mieux pour le prochain tournoi et sélectionner la meilleure équipe possible.»

Toni Kroos, à Sky Sport

Joachim Löw va-t-il céder ?

Jusque là inflexible, Löw semblerait prêt à changer son fusil d'épaule. L'emblématique sélectionneur s'est bien rendu compte que son équipe avait besoin d'un signal fort après la déroute contre l'Espagne. Et que l'équipe d'Allemagne manque cruellement de leaders, d'expérience, de vice... Autant de caractéristiques qui collent parfaitement à Boateng et ses compères.

Thomas Müller (au centre) et Mats Hummels (à droite), ici avec Toni Kroos (à gauche), incarnaient encore la Nationalmannschaft en 2016. Photo Icon Sport
Mats Hummels et Thomas Müller, encore titulaires contre la France en 2015. Photo Icon Sport

« Lorsqu'on entame un renouvellement, on ne doit pas l'interrompre et reculer complètement. Mais la réalité est que la pandémie nous a privés de presque une année de préparation, et on peut donc vraiment se demander à présent s'il ne faudrait pas interrompre ce renouvellement au cas où cela deviendrait absolument nécessaire. »

Joachim Löw, dimanche 28 février, à la chaîne ARD

En lisant entre les lignes, Löw semble disposé à revenir sur sa décision, du moins partiellement. Il ne sélectionnera probablement pas les trois cadors à la fois, mais peut-être un ou deux. Les places sont décidément très chères en équipe nationale allemande quand on approche de la trentaine. Même lorsqu'on est un vainqueur en titre de la Ligue des champions et un détenteur d'un monumental sextuplé avec le Bayern...