Lopez veut garder espoir…
Le plus dur, ce n’est pas la chute. Voici la pensée qui doit trotter dans la tête des supporters des Girondins de Bordeaux après la nouvelle défaite de leur équipe, à domicile face à l’OGC Nice (0-1). Dominés presque de bout en bout, les hommes de David Guion ont craqué à un quart d'heure de la fin, sur une erreur de Tom Lacoux qui a profité à Andy Delort. Après cette nouvelle déception, le président Gérard Lopez concède que la faillite est avant tout mentale.
"Quand on perd son foot, c'est compliqué. Et on le perd parce que c'est la tête, pas parce qu'on ne sait plus jouer."
Gérard Lopez - Propos recueillis par RMC Sport
Mais en temps de crise, il convient de garder ses troupes mobilisées : "Je ne lâche pas. C'est triste, aussi pour les gens du club, pour les supporters qui restent derrière le club. Et même triste pour les joueurs. Je ne peux pas rentrer dans le vestiaire et faire une scène parce qu'ils n'ont pas lâché."
À trois journées de la fin, les Bordelais comptent quatre points de retard sur Saint-Etienne, barragiste, et six sur Clermont, premier non relégable. L’opération maintien parait plus compliquée que jamais. Pour Gérard Lopez, il reste un petit espoir. En grande partie parce que les concurrents directs avancent également au ralenti.
"On a encore des opportunités, mais qui nous sont données par les autres équipes qui sont devant nous. Finalement, on est en vie grâce aux autres. À un moment, il faudrait qu'on soit en vie grâce à nous-mêmes."
Gérard Lopez - Propos recueillis par RMC Sport
Après un succès prometteur face au FC Metz (3-1), Bordeaux s’est à nouveau effondré. S'en sont ensuivi plusieurs contre-performances, de la défaite humiliante à Lyon (6-1) au scénario ubuesque à Nantes (5-3), en passant par un nul frustrant contre Saint-Etienne (2-2). Mathématiquement, c’est possible, mais la dynamique n’y est pas vraiment.
… Mais envisage le pire
Pour relever la tête, Gérard Lopez demande à son équipe de jouer plus détendue : "Tout ce que je peux demander aux joueurs, ça peut être paradoxal quand on est 19e, c’est de se libérer. On ne l’a pas fait de toute la saison. (…) Je n’abdique jamais, quoi qu’il arrive. J’aimerais que l’équipe ait la même vision des choses."
Jouer libéré, c’est bien ce qu’on conseillerait aux Girondins. Les pensionnaires du Matmut Atlantique ont bien souvent semblé crispés par l’enjeu. Par la responsabilité de ne pas précipiter la chute d’un des clubs les plus historiques de Ligue 1. Ne pas abandonner, surtout. Cette saison, Bordeaux s’est illustré par une défense catastrophique, avec 85 buts encaissés en 35 matchs, déjà un record. C’est en partie à cause de gros relâchements, comme lors de la déroute à Lyon.
Comme il ne reste que trois matchs pour rattraper l’écart de points, Gérard Lopez est obligé d’envisager le pire : "C'est triste de se dire que ce club pourrait descendre, mais si c'est le cas, je serai là."
Si les Girondins descendent en Ligue 2, ils pourront toujours compter sur leur président. Souvent critiqué, Gérard Lopez en profite pour défendre son statut au sein du club.
"J’interviens beaucoup plus que ce que les gens pensent. Il y a aussi une certaine hiérarchie à respecter, sinon c’est le chaos total. (…) On a vécu deux ou trois crises sur des conneries, mais tout le reste se passe bien."
Gérard Lopez - Propos recueillis par RMC Sport
Ces deux ou trois crises sont en train de mener Bordeaux vers une relégation aussi triste qu’historique. Les Girondins n’ont pas connu la Ligue 2 depuis 1992. Il leur reste trois rencontres, face à Angers, Lorient et Brest, pour sauver un monument en péril. Pour sauver un petit peu l’honneur de Gérard Lopez, aussi.