L'ASSE est en guerre avec l'une de ses légendes. Gardien comptabilisant le plus grand nombre d'apparitions avec les Verts, Stéphane Ruffier réclame plus de 7 millions d'euros de réparation à son ancien club pour harcèlement moral et pour préjudice professionnel. Une demande faite au Conseil des prud'hommes de Saint-Étienne, lundi, après la contestation de son licenciement pour "faute grave". Fin 2020, le Basque avait été remercié à six mois de la fin de son contrat pour avoir commis plusieurs insubordinations (retard à l'entraînement, départ du club sans autorisation, non-port du masque pendant la crise liée au Covid-19).

Seulement, le club forézien compte bien se défendre et ne souhaite pas accéder à ses "prétentions financières exorbitantes qui cumulées s'élèvent à 7,12 millions d'euros", dixit Olivier Martin, l'avocat du club. Selon lui, "une condamnation à verser un tel montant serait une catastrophe pour le club." Pour rappel, le budget saisonnier de l'ASSE en Ligue 2 n'excède pas les 27 millions d'euros.

Stéphane Ruffier victime d'une "campagne de démolition" ?

Me Bisaccia-Bernstein, avocate de Stéphane Ruffier, explique que son client a subi une "longue période de harcèlement moral auquel se sont livré l'entraîneur Claude Puel et le directeur général Xavier Thuilot, qui avaient la mission de dégraisser la masse salariale et de virer les joueurs qui coûtaient le plus cher." De son point de vue, le gardien de but a été victime d'"une entreprise de démolition", "une campagne de sape" et il "a fini par arrêter le foot après s'être fait défoncer la tronche".

De son côté, le club, par la voix de Me Martin, évoque "comportement réfractaire en parfaite opposition aux directives de l'entraîneur à partir de février 2020." Il accuse "l'empereur Ruffier d'arriver volontairement en retard à l'entraînement pour montrer qui c'est le patron." "C'est Stéphane Ruffier qui déclenche la polémique avec une campagne de presse menée par son agent Patrick Glanz visant à dézinguer l'ASSE. Car du haut de son ego démesuré il ne supportait pas d'être remplaçant pendant un match", pointe-t-il. Une affaire à propos de laquelle le Conseil des prud'hommes rendra son jugement en janvier prochain.