C’est le choc de la semaine en Ligue des champions. Et sans aucun doute, la plus grosse affiche de la phase de poules de l’édition 2021-2022. Finalistes il y a respectivement deux et un an, Paris et Manchester City se retrouvent ce mardi 28 septembre au Parc des Princes. Soit cinq petits mois seulement après leur affrontement en demi-finale de l'édition précédente. Si les enjeux sont moins écrasants qu'en avril dernier, l’affiche promet du spectacle. Et pourrait même peut-être décider de la tête du groupe A, également composé de Leipzig et Bruges.
Si elles sont les plus ambitieuses du Vieux-Continent depuis plusieurs saisons, les deux formations se distinguent toutefois sur certains points. Notamment en ce qui concerne l'état d’avancement de leur projet de jeu respectif. Alors que City s’appuie depuis plusieurs saisons sur la philosophie joueuse et innovante de Pep Guardiola, le PSG de Mauricio Pochettino est toujours en quête de son identité. Pour caricaturer, on pourrait même écrire que Manchester City est l'équipe que Paris n’est pas. Et c’est bien pour cela que les Skyblues seront les favoris au Parc des Princes...
La démonstration de City contre Chelsea... au meilleur des moments
Si Manchester City avait voulu marquer les esprits juste avant ses retrouvailles avec Paris, il n’aurait pas pu mieux s’y prendre. En visite à Stamford Bridge ce week-end pour y défier Chelsea en Premier League, les Citizens ont donné une leçon aux champions d'Europe de Thomas Tuchel (0-1). Et signé une revanche dans ce qui était le remake de la dernière finale de Ligue des champions. Si la petitesse du score - un mal mancunien, on y reviendra - ne démontre par l’entière domination des visiteurs, les chiffres sont eux sans équivoque.
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Face aux Blues de Thomas Tuchel, qui avait toujours battu Pep Guardiola depuis son arrivée en Angleterre, les joueurs de l’Espagnol n’ont concédé aucun tir cadré ! Une performance évidemment notable. D'autant plus chez une formation qui avait marqué 12 fois lors de ses 5 premières sorties en championnat. Et qui s’est renforcée cet été avec un Romelu Lukaku déjà 4 fois buteur en 6 sorties avant ce choc anglais.
City, un navire qui ne tangue pas
Ces données statistiques ne sont que l’illustration de ce qu’est Manchester City. Un collectif parfaitement huilé, un navire qui ne tangue jamais ou presque et dont le capitaine Pep Guardiola assure une navigation sans accroc. City a pris l'habitude de ne laisser que des miettes à ses adversaires, de monopoliser le ballon et de multiplier les passes dans le but de créer des brèches dans la défense. Elle est probablement l'équipe qui démontre le mieux l'adage selon lequel "la meilleure défense est l'attaque."
Mais le champion d’Angleterre est aussi maître sans ballon. Brillant dans le pressing et surtout le contre-pressing, il assure des récupérations hautes en étouffant son adversaire dès la perte du cuir. Une partition d’autant mieux jouée que l’effectif des Skyblues a connu peu de changements ces dernières saisons. Et un seul cet été. Jack Grealish est ainsi venu renforcer un groupe dans lequel il s’est déjà bien intégré.
Manchester City, pas la tasse de thé du PSG
Si vous voulez froisser un supporter de Paris, lui parler de Manchester City est probablement la meilleure solution. Le club du Nord de l’Angleterre ne rappelle en effet que des mauvais souvenirs à une formation parisienne qui n’est jamais parvenue à la battre (1 nul et 3 défaites). Avant la demi-finale perdue en avril dernier (1-2, 2-0), Paris avait déjà subi les foudres des Skyblues en quart de finale de l’édition 2015-2016. La saison dernière, le PSG, pourtant en confiance après avoir sorti le FC Barcelone et le Bayern Munich, n’avait su faire jeu égal avec son adversaire que durant une mi-temps sur les quatre disputées. Il avait même achevé 135 des 180 minutes de jeu sans cadrer le moindre tir !
Peut-être surpris par le volume de possession qu’il était parvenu à se procurer (49% sur les deux matchs), ou plutôt que Manchester avait choisi de lui laisser, Paris avait subi sans répit et vu ses rêves de seconde finale consécutive s’envoler.
Paris n'aime pas défendre
Ces difficultés récurrentes face à cet adversaire peuvent s’expliquer par la nature du jeu parisien. Mais aussi par les profils qui composent son effectif. Le PSG et ses joueurs n'adorent pas défendre et surtout, ne savent pas le faire sur de trop longues séquences. Face à un Manchester City maître dans la possession du ballon et dans sa manière de camper dans les derniers mètres adverses, le club de la capitale apparaît logiquement mal à l'aise et en difficulté.
Si la formation anglaise offre tout de même des opportunités à son adversaire, notamment en phase de transitions rapides, les hommes de Mauricio Pochettino, pourtant particulièrement armés pour briller sur ces séquences, avaient mal abordé ces phases-là en avril dernier, réduisant à néant leur expression offensive. Un axe d’amélioration à n’en pas douter pour l’actuel leader de la Ligue 1.
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Un choc qui arrive trop tôt pour le PSG ?
127 minutes. C’est le temps - infime - passé par Lionel Messi, Neymar et Kylian Mbappé ensemble sur le terrain depuis le début de saison. 51 minutes contre Bruges avant la sortie du Français, 76 contre Lyon avant celle de l’Argentin. S’ils ont montré sur quelques très courtes séquences que leur entente pouvait faire des dégâts - il est de toute façon difficile d'en douter -, les trois stars ne se sont encore pas montrées décisives ensemble. Au-delà de leur entente, leur intégration plus globale dans l’effectif parisien, dans l’animation offensive et défensive ainsi que leur connexion avec le milieu de terrain est encore à parfaire. Au moment d’aborder ce choc, la "Pulga" revient en plus tout juste d’une absence de deux matchs depuis la béquille reçue face à l’OL.
Marco Verratti, lui, ne devrait pas être titulaire après avoir manqué tout le mois de septembre. Un coup dur pour le PSG quand on sait l’importance de l’Italien dans le onze parisien. Encore plus dans un match où le milieu doit être capable de subir, récupérer et lancer rapidement les flèches offensives à l’assaut du but d’Ederson. Un peu plus d’un mois après le début de saison, ce choc arrive ainsi probablement trop tôt pour Paris, pas encore rôdé.
City, qui ressemble à un Jack Grealish près à ce qu’il faisait la saison dernière, est lui déjà bien préparé et lancé dans sa saison. La démonstration à Chelsea l'a montré. De son côté, malgré un 8/8 en championnat, le collectif parisien n’a pas encore affiché suffisamment de consistance sur toute la durée d’un match cette saison pour aborder cette rencontre en pleine confiance. Ce mardi 28 septembre serait en tout cas le moment idéal pour le faire…
Pourquoi le PSG doit tout de même y croire
Si City apparaît plus sûr et plus consistant, Paris a tout de même de sérieux motifs d’espoir. Le talent individuel, d’abord, ne doit jamais être mis de côté. Encore plus dans une rencontre de Ligue des champions qui éveille les stars. Lionel Messi, Kylian Mbappé et Neymar se sont habitués à briller dans ces nuits-là. Sur ce point-là, le PSG possède des atouts indéniables pour faire la différence et débloquer des situations.
Aussi, si le souvenir de la demi-finale passée reste douloureux, Paris doit pouvoir y puiser des axes de satisfaction. Le PSG de Mauricio Pochettino avait su, par séquences, imposer un pressing aux relanceurs anglais et mettre en place son emprise sur quelques périodes du match aller. Le club de la capitale dispose en outre des joueurs pour se sortir de l’étreinte de son adversaire. À ce jeu-là, la prestation du milieu parisien sera observée de près. Tout comme la capacité des trois de devant (voire 4) à venir apporter leur soutien. Dans cette optique, l'absence d'Angel Di Maria, suspendu, pourrait être préjudiciable. L'ailier droit, capable de conserver le ballon comme personne, est aussi très précieux grâce à ses efforts et sa générosité.
Mbappé, Hakimi, Nuno Mendes...
Il y a quatre mois, Paris abordait sa demi-finale de C1 avec des latéraux qui se nommaient alors Alessandro Florenzi et Mitchel Bakker. Ce mardi, Achraf Hakimi et Nuno Mendes, s’ils débutent, ont des qualités toutes autres. Et sont capables à la fois de bien défendre et d'apporter le danger dans le tiers adverse. De plus, le PSG avait disputé la manche retour sans Kylian Mbappé, blessé. Cette fois, le Bondynois sera bien présent et dispose des qualités pour dévorer les espaces dans les dos mancuniens.
Manchester City et l'absence de finisseur
Enfin, City souffre des mêmes maux que la saison dernière, à commencer par son manque de véritable finisseur. Le club anglais n’est pas l’équipe qui se crée le plus grand volume d’occasions. Et l’absence d’un numéro 9 de métier se fait toujours ressentir pour les conclure. Le succès 6-3 face à Leipzig lors de la première journée reste à l'instant T une anomalie dans le début de saison des Skyblues. Les hommes de Guardiola n’ont ainsi inscrit qu’un but lors de leurs trois dernières sorties en championnat. Remplaçant lors des dernières saisons, Gabriel Jesus doit encore se faire à son nouveau rôle de titulaire. Et s'il y arrive plutôt bien en championnat, la Ligue des champions devrait constituer une autre paire de manches...
À Paris désormais d'en profiter...