"Quand est-ce que j'ai réalisé que j'étais un joueur du Real Madrid ? Tout à l'heure, à 11h, avec le président, quand j'ai signé mon contrat. Tu pourras vérifier, il y a une vidéo", souriait Kylian Mbappé en conférence de presse, après sa présentation au Santiago Bernabéu. Un sourire sincère qui l'a accompagné durant toute cette folle matinée, et qui le fuyait lors de ces derniers mois au Paris Saint-Germain. Le sourire d'un gamin qui réalisait son rêve de porter la tunique blanche du 15 fois champion d'Europe. Le sourire de Kylian, laissant derrière lui Mbappé, la machine à buts et l'énorme star qu'il est devenu.

Mbappé, déjà dans son jardin

La comparaison était facile à faire. Il y a 15 ans, Cristiano Ronaldo était présenté au Bernabéu. Lui aussi, devant un public en furie. Lui aussi, comme un véritable galactique. Et pour rendre hommage à son idole, Kylian Mbappé a repris le "1,2,3 Hala Madrid" avec l'ensemble du stade madrilène. Dans un espagnol très correct, marquant les poses nécessaires pour chercher ses mots et recevoir quelques ovations, le champion du monde français a mis le Bernabéu dans sa poche. Encore plus lorsqu'il a embrassé l'écusson du Real, encouragé par tout le stade. Aux côtés des légendes du club, l'ancien joueur du PSG a réalisé le rêve qu'il avait entamé en 2012, lorsqu'il avait été reçu par un certain Zinédine Zidane.

Après sa présentation, Mbappé a de nouveau marqué les esprits devant la presse. Près de 45 minutes de questions/réponses, toutes en espagnol, hormis celles posées par les médias français. Le Français, qui se fiche de porter le numéro 10, 9, 22 ou 24, regarde devant lui. Et son mot d'ordre est "l'adaptation". Une communication bien huilée, évidemment, mais un sourire qui ne trompe pas. Les pleurs de sa mère, d'apparence pourtant si froide et distante, non plus. Restera à voir ce qu'il en sera au bout de quelques semaines de compétitions, lorsque les premiers obstacles se dresseront devant le capitaine des Bleus. Et lorsque les premières critiques de la presse espagnole pleuvront. Elles prendront peut-être des semaines voire des mois à arriver, mais elles arriveront. Et en Espagne, ils ne rigolent pas.

Un bonheur sincère

Il n'en reste pas moins que Kylian Mbappé est apparu soulagé et heureux. Sans aucune feinte ni passement de jambes. Soulagé, aussi, d'être parvenu à quitter le PSG, après des mois de guéguerre avec son président, Nasser al-Khelaïfi. Car en acceptant le pont d'or offert par les Parisiens en 2022, le Français aurait pu se fermer totalement les portes de son rêve, le Real Madrid. Il aura d'ailleurs fallu un fax pour rappeler que son contrat expirait en 2024 et non en 2025, et qu'il n'activerait pas sa clause de prolongation. Il aura fallu, aussi, accepter d'être mis à l'écart par le club l'été dernier, avant que Luis Enrique et Luis Campos ne le réintègrent au groupe.

Une nouvelle aventure commence pour Kylian Mbappé. Une page vierge, toute blanche. Et s'il arrive avec un statut de star, l'international tricolore devra au quotidien prouver et démontrer pourquoi 80 000 personnes sont venues pour l'accueillir dans le temple du football. Il devra s'intégrer à une équipe tout juste championne d'Europe, et déjà remplie de stars et de joueurs confirmés. Il devra, enfin, se rendre compte que la Liga n'est pas la Ligue 1. Que la presse espagnole n'est pas la presse française. Et que le Real Madrid, ce n'est pas Gijón, pas Valladolid, mais pas le PSG non plus.