En décembre 2012, Dominique Bernatowicz débarque à l'OM en tant qu'entraineur des gardiens post formation et centre de formation. Il y reste jusqu'en juin 2016. Le temps pour lui de croiser un certain Édouard Mendy...

Aviez-vous déjà entendu parler d’Édouard Mendy avant ?

"Non, en fait c'est moi qui le recrute. Quand Ted Lavie, un joueur que j'avais connu et formé à Brétigny, est parti à Cherbourg, il a rencontré Édouard et ils ont sympathisé. Aussi quand je suis arrivé à l'OM, Ted m'a appelé pour savoir si on ne cherchait pas un gardien. Effectivement, en post-formation, on cherchait un gardien d'entraînement. Aussi, j'ai appelé Édouard Mendy pour lui proposer une semaine d'essai. Il a relevé le challenge. En outre, s'il n'y avait pas eu l'appel de Ted, je n'aurais pas entendu parler d’Édouard."

Racontez nous son arrivée à l'OM...

"Quand il est arrivé, j'ai eu l'image d'un homme grand par la taille. Quand on s'est serré la main, j'ai vu l'homme que j'avais en face de moi. Vous avez déjà une idée. On a travaillé toute la semaine. Ensuite, il ne m'a pas fallu longtemps pour voir des choses. Au premier entraînement, j'ai vu des qualités de gardien. Enfin, c'était le profil que l'on recherchait. Surtout il n'avait pas de conditions à nous donner, c'est plutôt nous qui lui donnions les conditions. Quoi qu'il en soit, j'ai vu qu'il était l'homme de la situation. J'ai remonté les infos à Stéphane Cassard qui entraînait les pros. On lui a fait une proposition et on l'a validé avec le recruteur du centre de formation/post formation. Il était au chômage, il était dans une situation précaire."

Après une saison à l'OM, quels souvenirs gardez-vous de son passage ?

"J'ai plein de souvenirs en tête d'Édouard Mendy. Je me rappelle de sa gentillesse. Aussi, c'était quelqu'un de travailleur. Très professionnel. De fait, il avait aussi un grand potentiel. Pour lui cela a été une opportunité de me rencontrer. Peut-être qu'il aurait rencontré quelqu'un d'autre par la suite. Cela a bouleversé sa vie. Aussi, j'ai pu lui ouvrir d'autres portes. Sa carrière est partie. Je l'ai fait signer avec un agent que je connaissais très bien. On a trouvé un club de Ligue 2. Car Marseille ne lui a pas fait un contrat qui correspondait à ses prétentions. Aussi, il a été bon au bon moment et il a rencontré la bonne personne au bon moment. J'aurais parié n'importe quoi qu'il avait les qualités pour jouer dans un bon club de Ligue 2 et d'aller plus haut par la suite. Il a fait le bon choix du Stade de Reims."

Un mot sur l'évolution d’Édouard Mendy ?

"Édouard Mendy, c'était un gardien à faire travailler athlétiquement. Aussi, je vois sa métamorphose qu'il a eue par les clubs où il est passé, Reims, Rennes et Chelsea. De fait, il avait une marge de progression et il l'a remplie. Quand on l'écoute parler, il a la tête sur les épaules. Il m'impressionne car il est resté le même. Concernant la CAN, pour moi le Sénégal c'est la meilleure équipe d'Afrique. C'est exceptionnel ce qu'il se passe pour lui. Ou va-t-il s'arrêter ? Je ne sais pas. Il a été un peu moins performant. Le championnat anglais n'est pas forcément facile. C'est un homme de challenge. Je lui souhaite de gagner à nouveau une Ligue des champions et la CAN et il aura un palmarès impressionnant pour un jeune gardien professionnel. C'est pour cela qu'il a toujours une pensée pour moi et pour Ted Lavie"