Andrea Pirlo, le Calcio dans la peau

Andrea Pirlo est né le 19 mai 1979 à Flero, une ville qui se trouve dans la province de Brescia. La ville du nord de l'Italie verra le jeune Andrea taper la balle dans sa jeunesse jusqu'à intégrer le club de la ville au milieu des années 90. Il fut le plus jeune joueur de l'histoire de Brescia à évoluer dans l'élite, à seize ans et deux jours.

Passé par l'Inter Milan et le Regina (via un prêt), Pirlo aura également l'occasion de jouer avec son idole, Roberto Baggio, lors d'une ultime saison en prêt à Brescia. Mais c'est surtout à l'AC Milan que le meneur de jeu va donner la pleine mesure de son talent. Transféré chez le club lombard lors de l'été 2001, Andrea Pirlo va vivre une décennie pleine avec le Milan.

Le numéro 21 a fait partie des grands talents du Milan AC dont il était le métronome. Entouré de "Rhino" Gattuso, du polyvalent Clarence Seedorf et de l'accélérateur de particules qu'était Kaka, Pirlo a permis au Milan de gagner de nombreux trophées : Scudetto en 2004 et 2011, Ligue des Champions en 2003 et 2007, Coupe d'Italie en 2003 et Supercoupe d'Italie en 2004 et 2011.

2011 a d'ailleurs été la dernière année de l'élégant milieu italien à l'AC Milan. Massimiliano Allegri ne comptait pas sur lui, et les blessures ont également émaillé sa dernière saison chez les Rossoneri. Malgré les services rendus et le CV de l'international italien, Pirlo est laissé libre par l'AC Milan. Une aubaine pour la Juventus qui s'est empressé de signer l'un des meilleurs joueurs du camp adverse.

Une seconde jeunesse chez la Vieille Dame

Andrea Pirlo n'a passé "que" quatre saisons à la Juventus, mais il y a connu énormément de succès. Ses principaux faits d'armes sont évidemment les quatre Scudetto dans une décennie dominée par les Bianconeri. Bien qu'il soit arrivé plus âgé à la Juventus (31 ans), la sentinelle turinoise était l'élément clé du dispositif d'Antonio Conte.

Malgré ses belles années milanaises, Andrea Pirlo force sans doute encore plus le respect à la Juve. Les supporters sont séduits tout comme les observateurs. Pirlo est élu meilleur joueur de Série A en 2012, 2013 et 2014. Seule la Ligue des champions échappe à Pirlo et aux Turinois, qui échouent en 2015 en finale. La dernière année du brescianiste en Italie puisqu'il tentera l'expérience en MLS. Deux saisons avec le New-York City FC avant que le milieu de terrain ne raccroche définitivement les crampons.

Outre ses trophées en club, l'international italien (116 sélections, 13 buts) a également remporté la Coupe du monde 2006. L'Euro 2012 lui a échappé de peu, battu par une Espagne alors indétrônable. Pirlo a tout de même participé à de nombreuses campagnes en sélection, où il a inspiré bon nombre de joueurs et de jeunes supporters italiens.

Le regista par excellence

Reculer pour mieux avancer. Tel pourrait être le credo de celui qui a débuté meneur de jeu. Que ce soit sur le terrain ou en dehors, celui qui est surnommé "l'Architecte" est un cérébral. Rapidement, Pirlo a su qu'il pouvait exploiter ses qualités en jouant plus bas. Il n'est pas le plus rapide, le plus physique, celui qui récupère ou marque le plus, mais sa vision du jeu et son sens de la passe en ont fait un stratège redoutable.

Andrea Pirlo représente ainsi l'archétype du regista, ce meneur de jeu qui évolue dans une position plus reculée. D'autres lui ont ensuite emboité le pas, comme Marco Verratti ou Sandro Tonali. En plus de ces qualités, le maëstro transalpin est redoutable sur coup-franc. Il en a inscrit 46 au total, en club et en sélection. Différents accomplissements qui lui ont permis d'entrer au Hall of Fame du football italien en mai 2022.

Ce que l'on retient surtout de Pirlo, c'est une sorte de nonchalance alliée à l'élégance et l'intelligence. Derrière son visage souvent fermé et sombre, l'homme âgé aujourd'hui de 43 ans illuminait le jeu et faisait briller les siens. Des qualités qu'il essaie désormais de mettre au service de sa carrière d'entraîneur. Andrea Pirlo est actuellement entraîneur du Fatih Karagümrük SK, en Turquie. Une expérience qui lui permettra peut-être d'oublier sa première mitigée sur le banc de la Juventus.