Toby Alderweireld a 32 ans, Jan Vertonghen en a 34, Dedryck Boyata 30... En Belgique, avant l'Euro, les doutes fusaient de toutes parts au sujet de la défense centrale des Diables Rouges, vieillissante. Et le pire restait encore à venir pour les sceptiques : la convocation de Thomas Vermaelen dans la liste du sélectionneur Roberto Martínez pour l'Euro 2020.
Si encore il n'y avait que son âge (35 ans)... Mais l'ancien défenseur central d'Arsenal et du Barça avait aussi un paquet d'arguments contre lui, à commencer par le championnat où il évolue. Au Japon, cela fait deux saisons que Vermaelen porte le maillot du Vissel Kobe (avec un certain Andrés Iniesta comme coéquipier). La majorité des sélectionneurs ne seraient même pas allé chercher plus loin et auraient recalé l'exilé d'office. Mais le comble, c'est que Vermaelen ne tournait même pas à plein régime. Embêté par les blessures comme il l'a été tout au long de sa carrière, le Belge n'a disputé que neuf rencontres la saison dernière. Neuf rencontres, pour un seul clean sheet...
Un champion d'Europe en titre au tableau de chasse de Vermaelen
Heureusement pour lui, Roberto Martínez est du genre à chercher la lumière dans les grottes les plus sombres. Au-delà des apparences, l'Espagnol a su déceler que Vermaelen n'avait rien perdu de ses qualités. Et de fait, quand il est en pleine forme, le vainqueur de la Ligue des champions 2015 avec le Barça reste un sacré client. Il ne demandait qu'à le prouver. Martínez lui en a donné l'occasion en huitième de finale de l'Euro contre le Portugal (1-0), dimanche 27 juin. Et Vermaelen a saisi sa chance. En mode majeur.
Face à Bernardo Silva, Diogo Jota et surtout un Cristiano Ronaldo qui ne cessait d'empiler les records à l'Euro, "Verminator" a montré qu'il était le vrai patron de toute la bande. Il a été le joueur belge qui a récupéré le plus de ballons (5), gagné le plus de duels aériens (6), effectué le plus d'interceptions et de contres sur des tirs adverses (2)... Il a dégagé une impression de sérénité et de supériorité qui a contrasté avec l'impuissance de Cristiano Ronaldo.
"On a bien analysé le jeu de Ronaldo avant le match. Je savais qu'il fallait être très concentré et prêt physiquement."
Thomas Vermaelen à la presse belge après la rencontre
Au plus fort de la tempête portugaise, qui s'est abattue sur les Diables Rouges pendant une bonne partie de la seconde période, Vermaelen a tenu la barre comme un amiral. Bluffant, quand on sait qu'il n'avait plus disputé deux matchs de suite avec la Belgique depuis... 2009.
Vermaelen, l'homme à tout faire
C'est déjà lui qui avait été le meilleur des défenseurs belges face à la Finlande (2-0), lors du troisième match de groupe. C'est aussi de lui qu'était venu le déclic pour les Belges, frustrés jusqu'à un quart d'heure de la fin, lorsqu'il a placé une tête sur corner pour pousser Hrádecký à la faute.
Enfin, pour ne rien ajouter, Vermaelen apporte aussi une vraie sécurité à la relance. Il affiche ainsi un taux de passes réussies de 95,3% depuis le début de l'Euro.
L'Italie, son plus grand défi
Reste que c'est un défi encore plus grand qui l'attend ce vendredi 2 juillet contre l'Italie, en quart de finale. Impérial dans son registre, Vermaelen sera amené sur un terrain plus glissant par l'une des attaques les plus vivaces du tournoi, qui multiplient les appels en profondeur et les courses explosives. Face à ce type d'adversaires, Immobile et Insigne en tête, Vermaelen fera peut-être ses 35 ans, et sa lenteur sera peut-être un handicap fatal. Mais après tout, le "papy japonais" n'a jamais fini de surprendre tous ceux qui ne croient plus en lui.
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