Deux nuls, deux défaites. La Ligue des Nations pouvait difficilement plus mal démarrer pour l'Équipe de France. Les Bleus ont bouclé leur tournée de juin sur un nouveau revers au Stade de France, face à une Croatie plus que prenable. Mais au-delà des résultats, c'est la manière qui inquiète du côté de l'EdF. Le prochain rassemblement prévu en septembre sera-t-il d'un tout autre niveau ?

La parole n'est pas à la défense en EdF

Bien évidemment, ce créneau de juin, après une saison harassante, en a surpris plus d'un. Les organismes sont fatigués, bon nombre de joueurs ayant franchi la barre des 50 matches cette saison. Mais cela n'excuse pas tout. Sur ces quatre premiers matches de Ligue des Nations, l'Équipe de France a aussi souffert tactiquement. Cela s'est notamment vu défensivement. En l'absence de Raphaël Varane, blessé d'entrée face au Danemark, personne n'est parvenu à marquer des points. Et encore, heureusement que Presnel Kimpembe, le joueur du PSG, était au niveau pour limiter la casse.

Ibrahima Konaté avec l'équipe de France (Icon Sport)
Ibrahima Konaté avec l'équipe de France (Icon Sport)

Car à ses côtés, William Saliba n'a clairement pas donné satisfaction. Ibrahima Konaté, le joueur de Liverpool, appelé en renfort, a montré de belles choses en Autriche, de moins bonnes dans la foulée contre la Croatie. Sur les côtés, ce fut peut-être encore plus criant. Ce flanc droit devrait donner la migraine au sélectionneur Didier Deschamps, au moins jusqu'en septembre. Benjamin Pavard et Jules Koundé n'ont pas semblé à l'aise. Quant au Lensois Jonathan Clauss, son très faible temps de jeu n'aura pas permis de véritablement le juger. À leur décharge, les joueurs ciblés auront aussi fait les frais d'une gestion tactique pour le moins critiquable de la part de DD.

Des changements de système qui interpellent

Qu'il semble loin le temps où l'Équipe de France a été sacrée championne du monde en 2018 face aux Croates, dans un 4-2-3-1 éprouvé. Car sur ce début de Ligue des Nations, l'EdF a passé en revue différents systèmes, sans jamais trouver le bon. D'un 3-4-3, on est passé à un 4-4-2 puis à un 4-3-3. Le schéma, c'est une chose, trouver les joueurs pour l'animer, en est une autre. Contrairement à il y a quatre ans, Benjamin Pavard semble par exemple bien plus dans le dur à ce poste de latéral droit dans une défense à quatre. Didier Deschamps, lui, a confirmé ne pas souhaiter intégrer Jonathan Clauss dans ce système, par manque d'expérience du Lensois qui "n'a jamais joué à quatre".

Mais ces aléas tactiques n'ont pas uniquement impacté la défense. Au milieu de terrain, l'intégration des Marseillais Kamara et Guendouzi n'a clairement pas été facilitée. Contre la Croatie, la justesse technique et le sens du placement du trio Kovacic - Brozovic - Modric aura fait beaucoup de mal à l'EdF. Enfin, l'animation offensive, si elle est moins préoccupante, reste à surveiller. Les Bleus viennent d'ailleurs de briser une série de 23 matches avec au moins un but au compteur. Pour épauler le duo Benzema - Mbappé, Antoine Griezmann, en cruel manque de confiance, fait débat. Christopher Nkunku lui a été préféré ce lundi, sans plus de succès. Et ce alors que Wissam Ben Yedder, deuxième meilleur buteur de Ligue 1, aurait probablement mérité davantage de temps de jeu. Par chance, des motifs d'espoir certains existent.

Quelques axes intéressants pour septembre

Fort heureusement, tout n'est pas à jeter en Équipe de France. Au poste de gardien de but, Mike Maignan, joueur de l'AC Milan, a prouvé qu'on pouvait compter sur lui. Au milieu, Aurélien Tchouaméni, futur joueur du Real Madrid, pourrait réellement s'imposer, en compagnie de N'Golo Kanté et peut-être de Paul Pogba, si son physique venait à le laisser tranquille. Devant, les profils que possèdent les anciens Parisiens Moussa Diaby et Christopher Nkunku seront probablement très utiles à l'EdF durant les prochains mois voire années. Enfin, même épuisés physiquement, le champion d'Europe Karim Benzema et le champion du monde Kylian Mbappé ont tous deux trouvé le chemin des filets. Prochaine échéance fin septembre, encore au Stade de France, face à l'Autriche. La victoire sera obligatoire pour éviter la relégation en Ligue B. Même si l'essentiel est clairement ailleurs.