La Formule 1 rentre au stand, le kart prend la piste
Le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres. C'est ce qu'a pu se dire Olivier Giroud lorsque Didier Deschamps lui a laissé un message avant le message de Serie A contre Cagliari. Surpris, il devait tout de même se douter de la teneur de son appel. Car oui, l'attaquant de l'AC Milan fait son grand retour chez les Bleus après le forfait de Karim Benzema, touché au mollet. Le kart reprend donc la piste de Clairefontaine. Mais lui n'est pas du genre à drifter devant le château des A. Timide et réservé, c'est pourtant avec une grande fierté qu'il enfile une nouvelle fois sa combinaison de course. La plus belle qui soit pour tout joueur de football.
Choix par défaut ou pas, Giroud est de retour. Une porte qui s'ouvre et qu'il doit finir d'enfoncer pour espérer avoir une chance d'être dans la liste de Didier Deschamps pour la prochaine Coupe du monde au Qatar, en novembre. S'il profite de la crevaison de la Formule 1, plus rapide dans tous les secteurs et infiniment plus clinquante, le kart roule encore et dépanne toujours. Peut-être plus fiable, sur certains aspects. Force est de constater qu'à 35 ans, Olivier Giroud est encore-là. Mais lui-même ne sait pas combien de temps le rêve va durer.
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Giroud, un changement de statut
Parce que l'attaquant milanais, qui s'éclate à San Siro, a souvent été la tête de turque des supporters français. Par opposition à Karim Benzema, déjà. Même si cela semble être une ineptie. Mais aussi parce que ses performances n'ont pas été à la hauteur des observateurs des Bleus. Pourtant, Olivier a toujours fait du Giroud. Utile dans le système de jeu mis en place à la Coupe du monde, il s'est rendu important autrement qu'en marquant des buts. Sauf qu'un attaquant qui ne marque pas... Ça ne plaît pas vraiment. Dans un rôle de remplaçant à l'Euro, la mayonnaise a eu du mal à prendre, et son changement de statut peut avoir pesé sur ses épaules.
Avec l'AC Milan, cette saison, Giroud marque. 11 buts toutes compétitions confondues en 29 rencontres, un bilan plus qu'honorable, lui qui partage le vestiaire avec Zlatan Ibrahimović ou encore Rafael Leão. Ce sont aussi ces performances-ci qui lui permettent de retrouver les Bleus, après avoir manqué les deux derniers rassemblements. Son doublé contre l'Inter lors du derby n'était pas inaperçu, et certainement pas aux yeux de son sélectionneur, Didier Deschamps. Mais depuis l'Euro, la France a remporté la Ligue des nations, sans lui, et son statut pourrait bien changer. Une logique implacable, lorsque l'on connaît le vivier énorme de l'équipe de France.
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Son avenir conditionné par Benzema ?
La Coupe du monde arrivera très vite. Si lui ne se projette pas au-delà de ces deux rencontres face à la Côte d'Ivoire et l'Afrique du Sud en amical, le Mondial approche à grand pas. Avant cela, la France jouera quatre matches de Ligue des nations en juin, puis deux en septembre. Sans préparation ou presque, les Bleus prendront par la suite la direction du Qatar pour y disputer la Coupe du monde, dans laquelle ils seront tête de série.
Mais quelle place occupera Olivier Giroud ? S'il on en croit la première liste de Deschamps, l'attaquant rossonero n'entre pas dans les plans immédiats de son sélectionneur. Alors que Griezmann et Mbappé sont deux valeurs sûres dans le onze des Bleus, l'absence de Karim Benzema a ouvert une porte à l'ancien joueur de Chelsea. Mais cette dernière pourrait bien se refermer au retour de la star du Real Madrid. Qu'importe, Giroud saurait passer par la fenêtre s'il le fallait. Et il n'est d'ailleurs jamais aussi fort que quand personne ne l'attend. Et les cinq petits buts qui le séparent de Thierry Henry – meilleur buteur de l'histoire des Bleus – doivent le titiller.