C'est bien connu dans le monde du sport. Les Brésiliens sont de ceux qui vivent le football avec le plus de passion. Et à chaque dénouement heureux, tout comme en cas de déception, ils savent montrer leur joie ou leur peine. Pour preuve, les joueurs de la Seleçao - voire Tite lui-même - dansaient après chacun des 4 buts inscrits face à la Corée du Sud en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Comme en 2014, après la très sévère défaite 7 buts à 1 face à l'Allemagne en demi-finale de leur propre Mondial, Thiago Silva et les siens n'ont pas pu retenir les larmes après la cruelle défaite aux tirs au but hier face à la Croatie. Alors que la planète entière voyait en le Brésil un redoutable favori, la marche était probablement trop haute.
Marquinhos, producteur de mouchoirs ?
Lors des premières 90 minutes de la partie opposant le Brésil à la Croatie, le poids de l'enjeu se faisait plus grand que celui du dénouement. L'imaginaire veut qu'un match entre deux équipes qui veulent absolument gagner finisse par être un peu plus fermé que prévu. Et hier soir, ce fut le cas. Lors du match règlementaire, aucune des deux équipes n'est parvenue à débloquer le compteur. Au point d'entamer deux périodes de prolongations. C'est au terme de la première de celles-ci que Neymar est parvenu à délivrer tout un peuple, toute une sélection. Après une merveille de une-deux avec Lucas Paqueta, le numéro 10 emplit de joie le stade en jaune et se permet le luxe d'égaler le record officiel de Pelé au nombre de buts en sélection. Après ce but et au regard de l'inefficacité croate, tout semblait enfin acquis pour les Brésiliens.
Mais à trois minutes du terme des prolongations, Petkovic propulse les siens sur un nuage et égalise pour la Croatie. Direction les tirs au but. Et à ce petit jeu, la Croatie semble bien plus formée que les Brésiliens. Et si leur émotivité leur avait fait défaut ? Plein de questions se posent alors. En première ligne, celle sur l'identité du premier tireur. Pourquoi avoir choisi de faire tirer Neymar en cinquième ? Au final, il n'aura même pas eu l'occasion de tirer puisque le Brésil aura perdu avant. Après un échec de Rodrygo dès le premier tir, rien n'était encore joué. C'est Marquinhos, au moment de tirer le troisième tir au but des siens, qui fait tomber un nuage noir sur un pays jaune et vert. Sa réaction sur son gros raté témoigne du poids de la défaite.
Et le Brésil ne retint pas ses larmes
Ce manqué a tout de suite révélé différentes réactions. Certains n'en revenaient pas, mais la plupart n'a pu garder pour soi ses larmes. Antony était inconsolable. Dani Alves, lui, tentait de remotiver ses troupes, lui qui a accumulé assez d'expérience pour ne pas se laisser submerger. Pour Neymar, l'histoire est différente. Absent de la terrifiante défaite en 2014, blessé face à la Colombie, impuissant face à la Belgique en 2018, il arrivait au Qatar avec une détermination inédite. Parfaitement préparé jusqu'alors - son début de saison en témoigne - un pépin physique aurait pu le priver du reste de la compétition. Mais fort heureusement, son entorse à la cheville a guéri plus rapidement que pour le commun des mortels. Mais alors que Tite avait prévu de le faire tirer en dernier car il estime que c'est la place du meilleur tireur, la désormais légende brésilienne n'aura pu que voir ses coéquipiers l'empêcher de faire rêver les siens.
D'abord abasourdi par la défaite, Neymar vagabondait sur le terrain. Sûrement pour réfléchir aux conséquences d'une telle défaite. Pour prendre acte de ce qui venait d'arriver au Brésil. Mais à peine quelques minutes plus tard, les larmes remplaçaient la surprise. Et l'image de ce Mondial fut. Le fils d'Ivan Perisic, sur le terrain pour célébrer avec son père, quitte un instant les siens pour retrouver Neymar et le consoler. Et désormais, c'est tout le Paris Saint-Germain qui espère ne pas retrouver un Neymar cassé par la défaite...