A Monaco, son duo d'attaque avec Kevin Volland la saison dernière faisait figure de cauchemar pour les défenses de Ligue 1. Wissam Ben Yedder, toujours aussi précieux dans le jeu grâce à sa qualité technique, se permettait en outre d'être décisif en mode majeur (22 buts et 9 passes décisives en 41 matchs toutes compétitions confondues).
Mais cette saison, l'attaquant international français est absent des fiches de statistiques. 0 but et une petite passe décisive en 6 matchs, tel est le bilan de "WBY" depuis la reprise. Et quand son fer de lance patine, c'est tout l'ASM qui patauge en attaque (les hommes de Niko Kovač sont restés muets lors de leurs trois dernières rencontres). Inquiétant, à l'heure de retrouver le Shakhtar Donetsk en barrage retour de la Ligue des champions, ce mercredi 25 août à 21h.
Un physique à retrouver
Comment expliquer ce marasme soudain de Ben Yedder face aux cages ? Première chose, l'attaquant de 31 ans n'est pas au top physiquement. Après avoir pris part à l'Euro, il n'a repris l'entraînement que tardivement. Il n'a d'ailleurs disputé qu'un seul match de préparation de l'ASM cet été. Difficile, donc, d'attendre de la part de Ben Yedder qu'il enchaîne les appels et se montre clinique à la finition sans avoir les jambes qu'il faut pour cela.
Deuxièmement, il ne s'agit pas (forcément) d'un problème d'efficacité. L'ancien du Séville FC n'a en effet tenté que 8 tirs depuis le début de la saison. Et sans rarement être en position idéale. A Monaco, ce n'est donc pas forcément Ben Yedder le problème, mais plutôt ce qui se passe en-dessous de lui...
Tchouaméni, Fofana et Volland ne permettent plus à Ben Yedder de rayonner
Souverain la saison dernière, le milieu Aurélien Tchouaméni - Youssouf Fofana est à la peine cette saison. En dominant le cœur du jeu, la doublette française permettait à Ben Yedder et Volland d'évoluer plus près des buts adverses. Mais cette saison, les ballons n'arrivent pas. Et quand ils arrivent, c'est plutôt l'Allemand qui en bénéficie.
Volland a en effet été installé par Kovač comme la pièce maîtresse du dispositif offensif de l'ASM. C'est lui qui est chargé d'être la rampe de lancement des attaques à la réception du ballon. Mais l'ex-buteur du Bayer Leverkusen a également repris l'entraînement plus tardivement après avoir disputé l'Euro avec l'Allemagne cet été. Il est ainsi à la peine d'un point de vue technique, avec de nombreuses pertes de balle et des passes approximatives à la clé. Et forcément, c'est Ben Yedder, chargé de se démener sur le front de l'attaque, qui en pâtit.
Un entraîneur qui ne le met pas dans les meilleures dispositions
Et si un attaquant a besoin d'être placé dans les bonnes dispositions pour marquer, il a notamment besoin de confiance. Or, Kovač n'accorde pas à son capitaine le statut dont il devrait bénéficier. Alors que Volland semble disposer d'un totem d'immunité, Ben Yedder est lui fréquemment remplacé peu après l'heure de jeu par son entraîneur. Seul le Français semble vraiment être concerné par la concurrence de la recrue Myron Boadu en attaque.
D'autre part, Kovač n'exempte pas son capitaine des tâches ingrates dans le travail défensif. Au contraire, l'une des missions principales de "WBY" est d'orchestrer ce boulot considérable, en pressant les défenseurs adverses et en comblant des trous. "Ce n'était pas facile pour lui, mais je suis satisfait de son match, car il a beaucoup donné" , soulignait d'ailleurs l'entraîneur germano-croate après la défaite à l'aller contre le Shakhtar (0-1). Comme si les deux occasions manquées par Ben Yedder n'étaient pas un drame au regard de son abattage et de son dévouement...
Ben Yedder est sur la bonne voie
Mais l'ancien Toulousain a le talent qu'il faut pour rectifier le tir. S'il devra donc retrouver la plénitude de ses moyens physiques pour combiner travail défensif et efficacité face au but dans le système si exigeant que lui impose Kovač, Ben Yedder est sur le bon chemin. Face au Shakhtar, mardi 17 août, il avait retrouvé la cible (deux tirs cadrés), sans toutefois réussir à tromper l'excellent gardien ukrainien. Mais sa capacité à retrouver le chemin des filets ne dépend donc pas que de lui, et "WBY" devra prier pour que Volland, Tchouaméni et Kovač fassent ce qu'il faut pour que l'attaquant des Bleus redevienne l'atout maître de l'ASM.