Les supporters de Lille auront donc attendu neuf ans ! Du BATE Borisov en 2012 à Séville en 2021, le LOSC aura poireauté près d'une décennie avant de goûter de nouveau au succès en Ligue des champions. Les Dogues ont bien choisi leur jour pour renouer avec la victoire. Car, quelques instants avant le choc entre les deux mauvais élèves du groupe G, Wolfsbourg leur avait joué un bien vilain tour en prenant le dessus sur le leader Salzbourg (2-1). Alors, en Andalousie, c'était malheur au vaincu entre le troisième et le quatrième, en quête absolue de points pour croire en leur destin européen.

Chez un cador du continent, Lille, même privé de Burak Yilmaz et Sven Botman, a mis de côté tout complexe de supériorité et a livré un match d'équipe. Et de sérieux prétendant aux huitièmes de finale. Pourtant rapidement menés, les Français n'ont jamais abandonné leurs espoirs et ont cru en leur destin. Après avoir recollé par David, ils ont pris les devants par Ikoné puis géré la fin d'une rencontre qui pourrait constituer un tournant dans l'histoire contemporaine du club. Avec cinq points, les champions de France ont le droit de rêver à une qualification pour la phase à élimination directe et éliminent pratiquement Séville de la Ligue des champions !

David répond à Ocampos

Comme à l’aller, sans être véritablement menaçant, Séville se montre le plus juste et le plus à-même de trouver l’ouverture. À force d’être constamment sur ses talons, la défense lilloise commet l’erreur lorsque Tiago Djaló voit son dégagement revenir comme un boomerang dans les pieds sévillans après un coup de billard. Au second poteau, Lucas Ocampos profite alors d’un ballon repoussé par Ivo Grbić après une frappe de Rafa Mir pour ouvrir le score (15’, 1-0). Cruel, mais pas illogique.

Séville a rapidement ouvert le score face à Lille (iconsport)
Séville a rapidement ouvert le score face à Lille (iconsport)

En réussite devant, Séville l’est aussi derrière quand M. Kovacs et ses assistants décident de fermer les yeux lorsque Thomas Delaney balaie, en pleine surface, le pied d’appui de Jonathan David. Malgré quelques instants de flottement, les officiels se plient à la décision initiale de l’arbitre roumain et ordonnent aux Lillois de jouer. Forcément coupé dans son élan, Lille continue d’y croire, mais affiche les mêmes lacunes que depuis le début du mandat de Jocelyn Gourvennec. S’ils parviennent à avaler les premiers mètres vers le but adverse, les Lillois affichent ensuite toutes les peines du monde à se trouver aux abords de la surface. Un mal récurrent que la timide frappe dans un angle fermé de Jonathan Bamba (34’) ne contredit pas. L'ailier est victime, quelques instants plus tard, d'un geste inconsidéré de Delaney - encore lui - dans la surface.

Séville a rapidement ouvert le score face à Lille (iconsport)
Peu avant la mi-temps, Delaney a permis à David d'égaliser sur penalty pour Lille (iconsport)

Cette fois, la VAR fonctionne et motive l'arbitre à offrir à Jonathan David le penalty de l'égalisation (43' 1-1). Très vite, le troisième Jonathan de l'attaque lilloise, Ikoné, balbutie un face à face avec Yassine Bounou (45'). Un duel qui aurait alors dû récompenser la pugnacité des champions de France.

Lille se réconcilie avec l'efficacité

Les très belles intentions nordistes sont finalement couronnées au retour des vestiaires. Lille continue de bousculer le troisième de Liga et trouve enfin l'efficacité qui lui a tant manqué depuis le début de sa campagne européenne. Pourtant, les Dogues croient un temps être maudits lorsque Zeki Çelik trouve le poteau. Mais, dans la foulée, Ikoné est au rebond pour conclure (51', 1-2).

Face à l'importance du match pour les deux équipes, les esprits s'échauffent peu à peu. Les contacts se musclent, Youssef En-Nesyri tente de duper l'arbitre en plongeant dans la surface et Séville perd sur blessure Jesús Navas. Le LOSC se sert alors de son expérience de la coupe aux grandes oreilles, qu'il dispute pour la deuxième année consécutive, et ne cède pas aux provocations locales. Si la température grimpe sur la pelouse, les têtes lilloises restent bien froides. Toutes tournées vers l'objectif clairement affiché à l'occasion de ce voyage dans le Sud de l'Espagne.

Le gros coup lillois

Après avoir renoué avec son efficacité, le LOSC s'appuie sur sa force défensive (3 buts encaissés en 4 matchs de C1) pour tenir et verrouiller dans un dernier quart d'heure à l'avantage des Rojiblancos. Mais seul Erik Lamela parvient véritablement à solliciter Grbić dans une fin de rencontre maîtrisée par le LOSC. Avec cinq points, il s'installe à la deuxième place et se relance dans la course aux huitièmes de finale. Les Dogues recevront Salzbourg le 23 novembre prochain avec, cette fois, la tête du groupe en ligne de mire. Sans Ikoné ni André qui seront suspendus après avoir été avertis au cours de cette chaude nuit espagnole (10 cartons jaunes de part et d'autre). Mais ce soir, l'essentiel est ailleurs...

Séville a rapidement ouvert le score face à Lille (iconsport)
Grâce à sa victoire à Séville, Lille a son destin en main pour la qualification en huitièmes de finale (iconsport)

La fiche de Séville - Lille :

Séville 1-2 Lille

Buts : Ocampos (15') pour Séville ; David (43', sp) et Ikoné (51') pour Lille.

Le onze de Séville (4-3-3) : Bounou – Navas (Montiel, 65'), Koundé, Diego Carlos, Acuña – Fernando, Torres (Munir, 72'), Delaney (Lamela, 57') – Suso (Jordán, 57'), Mir (En-Nesyri, 57'), Ocampos.

Le onze de Lille (4-4-2) : Grbić – Çelik, Fonte, Djaló, Reinildo – Ikoné, André, R. Sanches (Onana, 75'), Bamba – David (Xeka, 86'), Weah (Yazici, 72').