Le fair-play financier va évoluer

En cette fin de saison 2020-2021, c’est une partie de l’héritage de Michel Platini qui est remis en cause. Président de l’UEFA entre 2007 et 2015, l’ancien numéro 10 des Bleus a été l'instigateur du fair-play financier. Une mesure controversée, mais qui a in fine permis d'assainir les comptes des clubs européens. Cependant, le Covid-19 est passé par là et a remis en question ces mesures. Si l’Euro a débuté vendredi 11 juin à Rome et se jouera bien dans plusieurs pays, le futur du fair-play financier est au cœur de grandes discussions.

Le président de l'UEFA favorable à un changement

Aleksander Ceferin, le président de l'UEFA, s'est ainsi lui-même exprimé sur la nécessité d’en modifier les contours. La réforme envisagée passerait par un assouplissement des sanctions et de nouvelles mesures. Le dirigeant slovène, conscient que la situation sanitaire a grandement impacté les finances des équipes, milite pour un changement : 

"Il marche très bien mais il faut maintenant s’adapter à des temps différents, le moderniser avec de nouveaux outils. L’écart entre les grands clubs et les petits clubs est de plus en plus grand. Je ne pense pas qu’on puisse complètement mettre fin à cette disparité, mais on peut au moins la réduire un peu."

Aleksander Ceferin auprès de l'AFP

Deux nouvelles mesures pour le fair-play financier 2.0

L’UEFA penche ainsi actuellement sur une nouvelle formule du fair-play financier, qui pourrait entrer en vigueur à la fin de l'année. Celle-ci pourrait contenir deux mesures phares. La première serait une "luxury tax." "Nous pensons très sérieusement à (l')instaurer", a soutenu Ceferin. Si une telle mesure était adoptée, elle fixerait un plafond pour la masse salariale des clubs. Ceux qui iraient au-delà seraient contraints de verser une taxe selon un système déjà très en vogue dans les sports nord-américains. Par ailleurs, le Slovène souhaite que les championnats du Vieux-Continent appliquent une autre mesure. Celle d’une limitation du nombre de joueurs au sein des effectifs :

"On le fait en Ligue des champions (25 joueurs maximum), les ligues nationales devraient le faire également. Les grands clubs ont énormément de moyens. Ils ne doivent pas pouvoir acheter des joueurs juste pour empêcher les autres de les avoir".

Aleksander Ceferin pour L'Équipe

Plus d'effectif pléthorique pour le PSG avec le projet de réforme du fair-play financier ? ICon Sport
Plus d'effectif pléthorique pour le PSG avec le projet de réforme du fair-play financier ? ICon Sport

Le fair-play financier, des résultats et des limites

Si cela peut sembler être une réaction au projet avorté de Super League, la réflexion trouve ses origines avant cette tentative de putsch de plusieurs clubs européens. Créé pour contraindre les clubs à dépenser moins qu’ils ne gagnent, le fair-play financier a réduit les déficits des clubs mais aussi affiché ses limites. On pense évidemment à Manchester City, exclu de toutes compétitions européennes pendant deux saisons pour non-respect des règles, avant que le Tribunal Arbitral du Sport n’annule la décision et ne fragilise grandement la mesure.

En 2019, c’est auprès du PSG que le TAS était venu au secours. Le président du club parisien Nasser Al-Khelaïfi, plusieurs fois rattrapé par l'UEFA avec qui il avait d'ailleurs conclu un accord, s’est d’ailleurs dit favorable à de tels changements. Dans une interview accordée à L’Équipe il expliquait que de telles règles pouvaient inciter les investisseurs à préférer d’autres sports au football. Cela pourrait très bientôt ne plus être le cas. Ceferin prévoyant une entrée en vigueur du fair-play financier 2.0 à la fin de l'année.

Plus d'effectif pléthorique pour le PSG avec le projet de réforme du fair-play financier ? ICon Sport
Comme Ceferin, Nasser Al-Khelaïfi s'est récemment dis favorable à une évolution des mesures du fair-play financier (iconsport)