Le Kosovo est un pays reconnu par près d'une centaine d'Etats dans le monde, ainsi que par l'UEFA et la FIFA. Mais pas par l'Espagne ! De l'autre côté des Pyrénées, le Kosovo reste considéré comme une province de la Serbie, malgré son indépendance proclamée en 2008. Ce qui a abouti à des situations ubuesques lors du match entre les deux nations, mercredi 1er avril, en éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Pas sur le terrain, où tout s'est bien passé. Mais plutôt à la télévision espagnole, qui a dû trouver des moyens de ne pas assimiler le Kosovo à un pays.

Dani Olmo, l'attaquant de l'Espagne, contre le Kosovo. Icon Sport
Dani Olmo, l'attaquant de l'Espagne, contre le Kosovo. Icon Sport

Un hymne fantôme

A priori, il suffisait seulement de ne pas mentionner le Kosovo comme un "pays". C'est d'ailleurs ce qu'a fait la Fédération espagnole de football en marge de la rencontre, en qualifiant le Kosovo de "territoire". Mais l'épineux problème diplomatique est allé beaucoup plus loin. L'Espagne menaçait notamment de ne pas accepter le drapeau et l'hymne kosovar sur son sol.

Finalement, l'hymne du Kosovo a bien pu être interprété avant le coup d'envoi par les joueurs. Car l'Espagne avait trouvé la parade : il suffisait simplement de ne pas diffuser l'hymne. La télévision espagnole a ainsi tourné une coupure publicité au moment de l'hymne. Un moment qui a en revanche pu être savouré dans d'autres pays diffusant la rencontre - et qui reconnaissent le Kosovo.

La typographie comme arme

Fin de l'histoire ? Non, pour la télévision espagnole, qui a trouvé un moyen supplémentaire de "rabaisser" le Kosovo à sa condition de "territoire" et non d'Etat : la typographie. En effet, quand le nom du Kosovo apparaissait à l'écran, il était écrit en minuscules... alors que celui de l'Espagne apparaissait en majuscules ! Même chose au niveau de l'affichage du score, en haut à droite de l'écran. L'Espagne était représentée par le symbole "ESP", quand le Kosovo était réduit à "kos".

Un motif de confusion supplémentaire pour les fans d'Arsenal et de Bordeaux, qui n'ont pas dû comprendre ce que Laurent Koscielny (surnommé "le Kos") venait faire là-dedans !