Nasser al-Khelaïfi voit d'un mauvais œil les leviers économiques du Barça

Dans un entretien exclusif avec POLITICO, le président du Paris Saint-Germain n'a pas épargné le FC Barcelone. Invité à donner son avis sur la vente des actifs du club catalan cet été, le Qatari a répondu en toute transparence. "Est-ce juste ? Non, ce n'est pas juste… Est-ce légal ? Je ne suis pas sûr."

Pour celui qui est aussi président du conseil d'administration de Bein Media Groupe, il est possible que le club catalan soit imité dans le futur. Il compte sur l'UEFA pour enquêter et réglementer les procédés employés par le Barça cet été. "S'ils les autorisent, d'autres feront de même. L'UEFA a bien sûr ses propres règles. C'est sûr qu'ils vont tout regarder."

Enfin, toujours selon Nasser al-Khelaïfi, la Super League, désirée notamment par les grands clubs espagnols, ne sera jamais d'actualité. "Personne ne permettra que la Super League ait lieu. Nous devons penser à tout le monde, pas seulement à nous-mêmes. Nous devons respecter nos fans." Le tacle est appuyé.

Retour sur les quatre leviers économiques du FC Barcelone

Cet été, malgré une santé économique très fragile, le Barça a réalisé un mercato hors normes. En déboursant plus de 150 millions d'euros, les Blaugranas ont pu enrôler Raphinha, Jules Koundé ou encore Robert Lewandowski. Pourtant, dans le sens des départs, seuls Philippe Coutinho et Pierre-Emerick Aubameyang ont été vendus, pour une somme légèrement supérieure à 30 millions d'euros. Alors, comment le club a-t-il pu être aussi actif sur le marché ?

C'est là que les fameux leviers entrent en jeu. Le premier des quatre est intervenu le 29 juin, quand le club a trouvé un accord avec la société d'investissement américaine Sixth Street Pertenrs pour l'exploitation de 10% des droits télévisuels pour les 25 prochaines années. Cette transaction a visiblement pu satisfaire tout le monde, puisque les deux partis ont signé un nouvel arrangement le 22 juillet. De 10%, l'exploitation des droits TV du club est passée à 25%.

Critiqué lors de la prolongation de Kylian Mbappé au PSG, Nasser al-Khelaïfi n'est pas en bons termes avec le football espagnol. (Icon Sport)
Critiqué lors de la prolongation de Kylian Mbappé au PSG, Nasser al-Khelaïfi n'est pas en bons termes avec le football espagnol. (Icon Sport)

Le troisième levier a été officialisé le 1er août, alors que Jules Koundé rejoignait le Barça. Le président Joan Laporta annonçait alors que le club venait de céder 25% de Barça Studios à la société Socios.com. Enfin, le quatrième et dernier levier, survenu le 12 août, concerne lui aussi le studio audiovisuel. Cette fois, le FC Barcelone vendait 24,5% de Barça Studios à la société Orpheus Media. Au total, le club catalan a reçu 807,5 millions d'euros sur ces transactions.

Nasser al-Khelaïfi n'a pas été le seul à critiquer

Globalement, cette gymnastique financière du Barça a été très mal perçue dans le monde du football. Les remarques négatives ont fleuri un peu partout. Le Spartak Moscou s'était notamment moqué, alors que l'ancien joueur Rafael Van der Vaart avait été intransigeant. Plus posé, Jürgen Klopp avait aussi partagé son incompréhension.