C'est un procès dont le LOSC et Marcelo Bielsa se seraient bien passés. Le club nordiste, superbe leader de Ligue 1, et l'entraîneur argentin, qui fait danser la Premier League avec son club de Leeds, réalisent une superbe saison. Malheureusement, les deux parties doivent aussi batailler sur un autre terrain : judiciaire. Le procès qui les oppose se tient depuis vendredi 12 février.

Marcelo Bielsa et sa marque de fabrique : sa posture accroupie. Photo Dave Winter/Icon Sport
Marcelo Bielsa et sa marque de fabrique : sa posture accroupie. Photo Dave Winter/Icon Sport

Marcelo Bielsa réclame en effet près de 19 millions d'euros au club de Lille. La cause ? Son licenciement en décembre 2017. Cet été-là, le fantasque technicien argentin est nommé en grande pompe dans le Nord. Sa mission : incarner le nouveau projet sportif voulu par Gerard Lopez et Luis Campos, les hommes forts du LOSC. Mais quelques mois plus tard, "El Loco" est congédié pour mauvais résultats (7 défaites et 3 matchs nuls en 13 matchs). Un licenciement que Bielsa juge "abusif". Et l'Argentin a de quoi étayer son accusation.

Le pré-contrat, l'atout de Bielsa

Les avocats de Marcelo Bielsa s'appuient sur un pré-contrat signé entre l'ancien entraîneur de l'OM et le LOSC. Dans celui-ci avait été négociée une clause "parachute", prévoyant que Bielsa pourrait prétendre toucher l’intégralité des salaires restants en cas de départ précipité. Quelles que soient les causes de son éviction et de la résiliation de son bail.

Marcelo Bielsa et sa marque de fabrique : sa posture accroupie. Photo Dave Winter/Icon Sport
Marcelo Bielsa et le président du LOSC Gerard Lopez pensaient entamer le début d'une relation fructueuse... Celle-ci a tourné court, et au vinaigre. Photo Dave Winter/Icon Sport

Mais le LOSC part avec une longueur d'avance dans ce dossier. En effet, la Ligue de Football Professionnel (LFP) n'avait homologué qu'un seul document : le contrat final entre Bielsa et le club. "El Loco" et ses avocats espèrent donc prouver que le pré-contrat a bien une valeur juridique.

Bielsa estime avoir été victime de "harcèlement"

Particulièrement frustré à l'idée que 19 millions d'euros puissent lui passer sous le nez, Marcelo Bielsa s'est montré offensif à la barre... ou plutôt derrière son écran, lui qui a assisté au procès en visio-conférence. Sa prise de parole, qui devait durer 15 minutes, a pris... trois fois plus de temps. La présidente du tribunal a finalement dû interrompre l'ancien sélectionneur de l'Argentine. Agacé, celui-ci a rétorqué : "Le problème n'est pas le temps qu'on me laisse, mais ce que j'ai à vous dire".

L'entraîneur de Leeds a aussi perturbé le bon déroulé de l'audience en laissant une caméra allumée dans son bureau, une pratique interdite. La présidente du tribunal a dû reprendre Bielsa à l'ordre, avant que celui-ci ne déverse sa rancœur à l'égard du LOSC :

J'aurais préféré ne pas parler publiquement, mais je crois qu'il y a certaines situations qu'il est intéressant que j'explique. Ce que je veux expliquer, c'est le harcèlement que j'ai subi lors des mois de septembre et octobre avant mon licenciement, afin de me déstabiliser pour me pousser à la démission, saboter ma gestion et faire obstacle à mon travail, dégradant mon autorité. (Le directeur sportif) Luis Campos n'a jamais voulu m'aider, c'était impossible de parler football avec lui.

Marcelo Bielsa, au procès qui l'oppose au LOSC

Marcelo Bielsa et sa marque de fabrique : sa posture accroupie. Photo Dave Winter/Icon Sport
Marcelo Bielsa, aujourd'hui entraîneur de Leeds, donne l'accolade à Carlo Ancelotti (Everton). Photo Icon Sport

Bielsa peut avoir de l'espoir : même en mettant l'histoire du pré-contrat de côté, son contrat (homologué par la LFP) pourrait lui permettre de recevoir environ 10 M€ à l'issue du procès. Verdict le 2 juillet !