Avant les Jeux, Le Graët n'avait "pas d'espoirs"

Noël Le Graët n’a pas tardé à réagir. Quelques heures après la déroute française aux Jeux Olympiques, achevés par une débâcle face au Japon, le pays hôte (0-4), le président de la Fédération Française de Football (FFF) a confié ses impressions au Parisien. Et, pour le dirigeant breton, les explications au fiasco ne sont pas à aller chercher très loin.

"Malheureusement, c’était inévitable. On n’a pas pu avoir l’équipe Espoirs. Je tire un coup de chapeau aux joueurs. Ils ont donné le meilleur, mais ils n’étaient pas préparés. Malgré les difficultés pour constituer la liste, j’ai préféré envoyer une équipe plutôt que de déclarer forfait, mais on n’avait pas d’espoirs. Les scores sont lourds, on prend beaucoup de buts."

Noël Le Graët pour Le Parisien

Pour Noël Le Graët, l'équipe de France de football n'avait aucune chance de bien figurer aux Jeux Olympiques en raison de la composition de son effectif (iconsport)
Pour Noël Le Graët, l'équipe de France de football n'avait aucune chance de bien figurer aux Jeux Olympiques en raison de la composition de son effectif (iconsport)

Ripoll maintenu à son poste

Pour l’ancien maire de Guingamp, le refus de nombreux clubs de libérer leurs joueurs est donc la cause de l’échec français aux JO, 25 ans après la dernière participation des Bleuets à la compétition olympique. Dès lors, Le Graët a tenu à apporter son soutien au sélectionneur des Espoirs et de la sélection olympique Sylvain Ripoll, et à le dédouaner de toute responsabilité. Tout en confortant à son poste le technicien en place depuis 2017. Et ce malgré l'élimination dès les quarts de finale de l'Euro Espoirs au début de l'été.

Pour Noël Le Graët, l'équipe de France de football n'avait aucune chance de bien figurer aux Jeux Olympiques en raison de la composition de son effectif (iconsport)
Corrigé par le Mexique et par le Japon aux JO, Sylvain Ripoll n'est pas responsable du fiasco de la France selon Noël Le Graët. Le président a pointé du doigt le refus des clubs de libérer leurs joueurs (iconsport)

"Il est certain que Sylvain Ripoll n’a pas eu la tâche facile. Partir pour un stage de deux ou trois jours, jouer les amicaux (un seul face à la Corée du Sud, ndlr) puis se lancer dans le bain avec une équipe de dernière minute... Je vais le rencontrer amicalement à son retour, mais la priorité, c’est la FIFA. Bien sûr (qu’il va rester à la tête des Bleuets), il n’y a aucun problème. Si on gagnait tous nos matchs, tout le temps, ce serait trop facile. Il peut arriver qu’on gagne, parfois qu’on perde. On n’avait plus été qualifiés pour les Jeux depuis 1996. Malheureusement il n’a pas été possible pour nous d’aller plus loin."

Noël Le Graët pour Le Parisien

Le Graët va rencontrer Infantino pour réclamer des changements à la FIFA

Plus tard dans l’après-midi, le président de la FFF a réitéré son soutien à Ripoll sur les ondes de RMC. Réélu en mars dernier pour 4 ans, Le Graët sera toujours en place en 2024 au moment où Paris accueillera les Jeux Olympiques. D’ici-là, l’ancien Président de l’En Avant Guingamp entend bien travailler pour obtenir des changements auprès de la FIFA, afin de pouvoir présenter une équipe compétitive à domicile. Un combat évidemment motivé par le refus de plusieurs clubs de libérer leurs joueurs pour le rendez-vous de Tokyo. La FIFA est en grande partie responsable de cette situation, puisqu'elle refuse d'inscrire les Jeux Olympiques à son calendrier de compétitions. Les clubs n'ont donc aucune obligation de libérer leurs joueurs pour l'événement.

"Je vais intervenir le plus rapidement possible pour que la FIFA prenne une décision mondiale, pas seulement française. Il serait logique que l’équipe olympique puisse s’appuyer sur les joueurs sélectionnés. Aujourd’hui ce n’est pas le cas, les clubs ont la possibilité de dire non. Je suis partisan pour que ce ne soit que des moins de 20 ans, en majorité, mais il faut coordonner les calendriers, que la FIFA impose les dates. Ce sont des choses que je vais voir avec M. Infantino (président de la FIFA) quand il viendra à Paris à la fin du mois. Il faut impérativement que les JO soient des dates FIFA."

Noël Le Graët pour Le Parisien

Pour Noël Le Graët, le coupable est en tout cas tout trouvé. Et après un été particulièrement difficile pour le football français, le président a donc décidé de ne rien changer…